Bois de rose La modalité de vente reste à trouver

Bois de rose
La modalité de vente reste à trouver.
SOURCE : http://www.lexpressmada.com/

L’inscription du bois de rose dans l'annexe III de la CITES oblige Madagascar
à trouver un système de vente qui garantit la transparence et la traçabilité.
Comment l'État procédera-t-il à l'écoulement de plus de 280 000 rondins de bois de rose déclarés ? Telle est la grande question qui se pose après l'inscription des espèces bois d'ébène et bois de rose à l'annexe III de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction), qui entrera en vigueur à partir du 22 décembre. En effet, le général Herilanto Raveloharison, ministre de l'Environnement et forêt, a déclaré à l'hôtel Colbert, hier, qu'il faut « éviter toute tentative de blanchiment d'argent ». Et de poursuivre qu'« il faut faire un état des lieux du volume à travers le comptage physique des déclarations effectuées, avant de déterminer un mécanisme 
de transaction qui permettra d'écouler les produits ». 
Madagascar pourrait ainsi choisir de procéder à une vente nationale ou effectuer un appel d'offre international pour l'écoulement de ces stocks. En tout cas, l'inscription de ces produits dans l'annexe III exige la transparence au niveau de la traçabilité des ventes.
« La CITES soutiendra les efforts déployés par Madagascar pour contrôler son commerce de bois et faire en sorte qu'il reste légal et traçable », indique à travers un communiqué, John Scanlon, secrétaire général de la CITES. Il souligne que « la réglementation du commerce de ces bois de grande valeur dans le cadre de la CITES aidera à garantir que les avantages du commerce reviennent aux populations locales et servira la communauté mondiale en contribuant à la conservation de ces espèces ». 
Les institutions financières qui ont contribué à cette inscription dans l'annexe III de la CITES n'ont pas manqué de préciser que Madagascar sera surtout jugé à partir de la traçabilité de l'utilisation de ces fonds exceptionnels obtenus à partir de la vente des stocks de ces bois inscrits.
Transparence
« Réussir la saisie ainsi que l'inscription est une bonne chose. Mais la vente et la gestion des revenus seront tout aussi déterminants », avance Jean Christophe, économiste de l'environnement à la Banque mondiale. Selon son explication, « l'argent obtenu à travers la vente ne devrait pas être versé au Trésor. Sa gestion ne devrait pas être conforme à celle des fonds ordinaires. Il doit être géré comme étant un fonds exceptionnel et sera destiné à des cas exceptionnels ».
Andry Ndriamanga, coordonnateur national de l'Alliance Voahary Gasy, a pour sa part prévenu que la Société civile compte veiller à ce que toute transparence soit respectée. 

Détection des fraudes
L'inscription des espèces de bois de rose et de bois d'ébène dans l'annexe III de la CITES contribuera à la détection des fraudes et donnera accès au pays importateur et exportateur à des informations vitales sur le commerce. Tous les envois transfrontaliers doivent désormais être autorisés par la délivrance d'un document certifiant l'origine des produits couverts par l'inscription. Dorénavant, les 175 pays membres de la CITES ont le devoir de saisir les bois qui entrent d'une manière illicite dans leur territoire.


Judicaëlle Saraléa
Mardi 04 octobre 201