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La peste augmente d' intensité
Les cas de peste deviennent de plus en plus fréquents. Des régions jusque-là épargnées en sont infestées.
La peste gagne de plus en plus du terrain, ce qui inquiète beaucoup la grande famille de la santé. Hier, le directeur général (DG) du ministère de la Santé, le Dr Philémon Tafangy a dressé un petit bilan de la situation pesteuse à Madagascar. C'était à l'Institut Pasteur de Madagascar (IPM), au moment du lancement de l'atelier de formation de cinq jours sur la pratique, la surveillance et le contrôle des réservoirs et vecteurs de la peste.
« Chaque année, le nombre de cas suspects de la peste s'élève entre 300 et 500, et si auparavant la région Diana (Diego-Suarez, Ambilobe, Nosy Be, Ambanja) n'a jamais été un foyer pesteux, elle a enregistré des cas en 2011. Le plus grave est que la plupart sont des cas de peste pulmonaire », affirme-t-il.
Négligée
L'épidémie reste une menace malgré les nombreuses démarches de lutte
entamées.
« Nous avons mis en place une surveillance renforcée, une technique de dépistage, mais nous n'arrivons toujours pas à l'éliminer », reconnaît le
directeur général de l'IPM, Christophe Rogier. En fait, la peste constitue une menace pour la santé publique, car « c'est une épidémie ré-émergente et négligée », comme l'indique le représentant de l'OMS en exposant le fond du problème.
« L'Afrique est beaucoup plus exposée à l'épidémie pesteuse parce que la prise en charge est inadéquate et que la maladie reste méconnue d'un bon nombre de gens. Mais il y a aussi la non-maîtrise de la stratégie de lutte », poursuit-il.
Du chemin reste ainsi à faire alors qu'actuellement, la Grande île se trouve dans les conditions climatiques favorables à la propagation de cette épidémie mortelle. « La chaleur, la pluie et les feux de brousse poussent les rats, vecteurs de propagation de la peste, à s'enfuir vers les villages », conclut le DG du ministère de la Santé.
Mais Madagascar n'est pas le seul pays à souffrir de la propagation de la peste. Représentés à l'atelier, le Congo et la Tanzanie rencontrent aussi le même problème.
Michella Raharisoa
Vendredi 06 janvier 2012