SOURCE: http://www.laverite.mg/
Lundi, 02 Avril 2012
67 ha Nord - Quand promiscuité et criminalité se conjuguent
Si les passants désertent les rues des quartiers de la Capitale à partir de 19h, notamment dans la haute ville, ceux des 67 ha sont tout le contraire. Ici, la vie commence plutôt à 20h. Quartier cosmopolite avec de fortes proportions de gens originaires des régions mais aussi de ressortissants africains, le quartier est trépidant de vie nocturne. Les couples mixtes formés souvent d’un Européen et d’une Malagache abondent. Une partie des habitants qui sont parfois frondeurs, jouisseurs et souvent bagarreurs fournissent le plus grand nombre de blessés à se faire soigner à l’hôpital, presque tous les soirs. Une explication : le coin concentre incroyablement autant de bars et autres maisons dans un espace si réduit mais surpeuplé. Ce qui fait que ce quartier n’est pas du tout fait pour ceux qui ont besoin de tranquillité et d’intimité. « Lorsque je rentre chez moi à Soamanandrariny tous les mercredis soirs et certains week-end, on dirait qu’on m’a enlevé d’un grand poids ! », explique une commerçante du coin. Car à part les différents types de pollutions telles la mauvaise odeur qui affecte la vie de cette cité surpeuplée, les nuisances sonores y sont aussi les plus dérangeantes. Si bien que certains n’arrivent jamais à s’adapter aux bruits qu’on y entend continuellement et presque sans arrêt. « Après un bref séjour chez moi, ma nièce a dit qu’elle n’en pouvait plus à cause des cris des receveurs de taxis-be de la ligne d’Ivato, la réveillant dès 4h du matin ! », explique non sans amusement une autre résidante des abords de l’endroit dit « Parking ».
Délinquance et crimes
Dans le Nord du quartier, la promiscuité est la règle. L’intimité du chez soi risque bien d’y devenir une denrée rare. Votre présence ne passe jamais inaperçue et tout se sait. Les appartements, souvent minuscules et au loyer exorbitant pour une population à faible revenu, s’imbriquent tellement les uns sur les autres que cela engendre toute sorte de tentations : vols, et bien sûr viols, alcoolisme, toxicomanie, ou autres problèmes de mauvais voisinage y sont le lot des habitants. Beaucoup ne résistent pas à la vue de toutes ces nymphettes vêtues si légèrement et déjà aux formes voluptueuses. Et il suffit de faire un tour au commissariat du quartier pour s’apercevoir que les habitants sont capables du pire, allant du moindre au plus monstrueux délit. Le quartier est aussi confronté à d’insolubles problèmes liés au litige foncierl. Même l’Ecole primaire publique, ou EPP local, n’échappe pas à la règle. A l’entrée de l’établissement, une banderole accrochée au-dessus du portail dénonce le fait d’un particulier qui y a fait dresser un mur, enfermant ainsi tel dans un ghetto les écoliers. On peut lire sur cette banderole un appel désespéré lancé à l’Etat pour qu’il arbitre le conflit. Mais il n’y a pas que le mauvais côté des choses. Les fins gourmets ou autres amateurs de spécialités régionales, chinoise ou indienne peuvent se rassasier jusqu’à satiété car, jour et nuit, on sert ces nourritures exotiques aux 67ha nord.
Franck Roland
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