Source : www.lexpressmada.com
Crise
L’appareil de l’État paralysé
Si ce n'est pas un coma, Dieu que cela y ressemble. Aussi bien l'Exécutif que le Parlement se trouvent bloqués par des intérêts politiques divergents et des visées électorales inavouées.
Y a-t-il encore un gouvernement et un Parlement Les faits ces derniers jours tendent à montrer qu'il ne reste plus qu'une façade des deux plus importantes institutions du pays.
Le président de la Transition est bel et bien là mais depuis l'annonce de son retrait de l'élection présidentielle, son bloc s'est disloqué et il n'a plus la main mise sur l'Exécutif. Son retour dans la course grâce à la Cour électorale spéciale a davantage aggravé la situation, ses alliés de complaisance se sont faits prendre dans son vrai-faux retrait.
Du coup, il a deux adversaires au sein du gouvernement. Le Premier ministre Omer Beriziky qui ne lui facilite pas la vie et les ministres candidats soutenus par leurs pairs qui lui refusent d'exécuter les ordres. À preuve, sa tentative de réglementer par ordonnance puis par projet de loi, a reçu une fin de non recevoir au sein du gouvernement.
À ce rythme, on voit mal comment le gouvernement peut fonctionner normalement étant donné qu'il ne fait pas de doute que les ministres restés fidèles à Rajoelina vont rendre coup pour coup aux agressions contre le président de la Transition, mis au ban par la communauté internationale dont la position, incohérente et contestable, met de l'huile sur le feu.
Dernier salut
La même cacophonie règne au niveau des deux Chambres du Parlement où on ne peut plus décider quoi que ce soit. Une frange de « parlementaires » est résolu à s'opposer mordicus et les yeux bandés à toute initiative émanant du clan TGV. La succesion du président du CST, Dolin Rasolosoa risque ainsi de se heurter à ce bouclier de même que les autres sujets soumis au vote au Parlement où le TGV est désormais minoritaire.
La CENIT, privée de vivre par l'Union européenne et la France, a dû prendre une posture politique en adressant un ultimatum aux candidats incriminés pour sauver les élections. Son président va entamer un périple à travers le monde pour plaider la cause du processus électoral. La Cour électorale spéciale discréditée dès son premier acte et contestée par la communauté intertnationale se trouve dans une situation délicate. L'atmosphère est plus que jamais délétère et la tenue des élections s'annonce de plus en plus compromise.
Un vide institiutionnel guette ainsi le sommet de l'État. À cinq jours de la prétendue démission de Rajoelina, la question de la gestion de son intérim est loin d'être réglée. À moins qu'il décide de retire sa candidature, selon la volonté subjective de la communauté internationale, pour pouvoir rester à la tête de l'État. Ce qui semble hypothétique et improbable étant donné que ni Ratsiraka, ni Lalao Ravalomanana, qui se trouvent également dans le collimateur de la communauté internationale, ne songent pas à réviser leur position.
On se demande comment la situation va-t-elle pouvoir être gérée sans casse. Des réactions nationalistes et extremistes contre la communauté internationale ne sont pas à écarter. L'Armée sera-t-elle le dernier salut
Herisetra
Mardi 21 mai 2013