Source : www.lexpressmada.com
Biodiversité
L'écotourisme des primates en vue
Les lémuriens de la Grande île sont en quête de bailleurs de fonds pour sauver leur peau. Les touristes seront invités à les préserver.
«Quatre vingt douze sur les cent cinq espèces de lémuriens de Madagascar sont menacées de disparaître. La protection et la création des aires protégées s'avèrent plus que nécessaires. Mais il faut beaucoup de ressources financières pour y arriver. Et l'écotourisme des primates constitue un des moyens ». Telle était l'annonce de Russell Mittermeir, président de Conservation international, lors du lancement du « Plan de conservation de trois ans pour les Lémurs de Madagascar » à l'hôtel Carlton, hier. Le coût de ce projet est estimé à plus de sept millions de dollars.
Tous les ingrédients semblent ainsi disponibles pour concrétiser ce projet ambitieux. La Grande île dispose déjà de toutes les richesses naturelles. « Le Brésil abrite 132 espèces de primates, alors qu'il est sept fois plus grand que Madagascar. La Grande île détient la seconde place avec 105 espèces de lémuriens. L'Indonésie est loin derrière, avec cinquante deux espèces » a souligné Russell Mittermeir. L'annonce d'une application sur Iphone pour initier les touristes aux primates, a même été annoncée, lors du lancement de ce plan triennal, afin de mettre en place l’écotourisme des primates. « Cette application sera prête d'ici six mois », a ajouté le président de Conservation international.
Avantage financier
L'avantage financier de cette forme de tourisme semble aussi alléchant. « Au Rwanda, un touriste doit débourser 750 dollars pour voir dans la nature un gorille de montagne, pendant une heure », a relaté Russell Mittermeir. L'écotourisme des primates ne dépend pas non plus du contexte politique. Selon toujours ce premier responsable de Conservation international, l'écotourisme des primates fait partie de la seconde source de devises du Rwanda durant la pire histoire de ce pays en 1994.
Mais la balle se trouve désormais dans le camp de l'État, pour que le projet soit une réussite. « Ce sont les protecteurs de l'environnement eux-mêmes, qui subissent aujourd'hui les sanctions. Ils sont aussi menacés de mort. Et la stabilité politique s'avère toujours un point clé pour attirer les investisseurs », a conclu Jonah Ratsimbazafy, spécialiste des primates.
Vonjy Radasimalala
Jeudi 01 août 2013