Vêtements militaires interdits aux civils…

L’interdiction de la vente et du port des vêtements ressemblant ou pouvant être confondus avec les uniformes des policiers, gendarmes et militaires, a fait, il y a quelques mois, l’objet d’une opération de contrôle de la part des autorités. Les marchands de textile qui étalent ce type de marchandises telles les tenues à motifs « camouflés », les treillis et autres vêtements vert militaire ont ainsi été particulièrement réprimandés. Mais plusieurs mois après, on assiste aujourd’hui à un retour aux anciennes pratiques car les modèles de vêtements désignés comme interdits aux civils, refont à nouveau leur apparition dans les magasins et les étals des marchands des trottoirs. « Ce n’est qu’au début que les policiers se montrent intransigeants. Après, tout redevient comme avant ! », confie en riant Lalasoa, marchande des trottoirs à Soarano, tout en s’accommodant de cette situation. « Ces vêtements sont toujours très prisés par les clients, phénomène de mode ou pas. Il m’est difficile de renoncer à une marchandise qui se vend plutôt bien. Et puis, si personne n’interdit l’importation de ces vêtements, il n’y a pas de raison pour que nous ne les vendions pas », ajoute-t-elle.

On s’en souvient, les opérations de contrôle sur ce type d’articles d’habillement par les autorités, ont fait l’objet de contestations quant aux attitudes de certains de leurs agents. Quelques cas d’abus ont été rapportés quant à la saisie sans ménagements et sans PV, des effets vestimentaires tels les pantalons, les blousons et même des sacs à dos des élèves, dès lors qu’ils sont de couleur militaire. Mais tout cela date des semaines suivant l’annonce des mesures d’interdiction. Le motif avancé pour expliquer de telles réglementations, se base essentiellement sur le souci de ne pas confondre dans les esprits du public les vrais militaires, gendarmes et policiers avec les malfaiteurs qui n’hésitent pas à porter des vêtements ressemblant aux uniformes des forces de l’ordre, pour exécuter leurs basses besognes. « Mais le fait de saisir une jupe de couleur militaire portée par une adolescente ou un sac à dos « Diesel » d’un collégien, ne s’apparente certainement pas à un souci de confondre une jeune fille de 15 ans ou un collégien de 12 ans avec des « dahalo » et autres bandits voulant se faire passer pour des militaires ou des gendarmes ! », déplore alors Nantenainasoa, 13 ans, qui nous a fait part de sa mauvaise expérience. Le jeune garçon n’a toujours pas digéré sa mésaventure d’il y a plusieurs mois, lorsque deux policiers en uniforme ont « saisi » son sac à dos vert militaire à Ambodinisotry, alors qu’il allait prendre un taxi-be pour aller au collège. Il a dû ramasser ses affaires par terre et renoncer à son sac, sans qu’aucun papier justifiant la « saisie » de son bien ne lui ait été délivré. « Ce qui m’était arrivé pourrait bien être un cas isolé, il n’empêche, j’ai encore du mal à le croire, cela m’a laissé un très mauvais souvenir », se résigne-t-il.