Travail des enfants, Madagascar dans le rouge .
Les derniers chiffres de l’INSTAT donnent un aperçu de ce qu’endurent plus de deux millions d’enfants travailleurs.
A entendre les spécialistes, le constat refléterait encore une réalité assez pâle concernant le travail des enfants à Madagascar. Lors d’une conférence qui s’est tenue mercredi à l’Astauria hôtel à Antanimena, des techniciens de l’INSTAT ont estimé à environ 90 000 le nombre des enfants travaillant comme ménagère et ce avec le consentement de leurs parents.
Assistés par des représentants de plusieurs associations et organisations qui luttent contre le travail des enfants, les statisticiens ont toutefois soutenu que ce chiffre peut être revu à la hausse pour cette année.
Selon un responsable au sein de l’Ipec ou le Programme International pour l’abolition du travail des enfants de l’Organisation Internationale du Travail,
« ces statistiques sont de l’année 2008. Mais à notre avis, ils auraient déjà dépassé largement le cap ».
Un drame familial
Madagascar a pourtant ratifié et adopté la convention des droits des enfants et en sus la convention 138 relative à l’âge minimum d’admission à l’emploi à 15 ans.
Selon un analyste économique, le phénomène concerne les deux sexes et se situe surtout en milieu rural. Il avance même que quelquefois les us et coutumes seraient des facteurs favorisant le fléau.
En totalité, on estime à deux millions le nombre d’enfants qui travaillent à Madagascar.
La région de Mahajanga est la plus concernée par le fléau.
La majorité des mineurs qui travaillent évoque les problèmes d’ordre financier selon l’INSTAT. Ce qui favoriserait l’exode rural des plus petits pour fuir la précarité dans les campagnes et rejoindre les grandes villes qui risquent alors de suffoquer. Dans diverses régions, le souhait des familles de
réaliser le « famadihana » ou le retournement des morts pousse leurs progénitures à effectuer des travaux moyennant salaires.
Tandis que d’autres faits épinglent la passivité de certains parents à laisser leurs enfants se prostituer. Hier, le cri d’alarme a été alors lancé et de nouvelles actions seront entamées dans le cadre de la lutte contre le fléau.
L’approche sociale a été surtout mise en avant, pour les familles les plus défavorisées.
Maminirina Rado - L’ Express de Madagascar du 01-07-2010
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