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Conjoncture - La haute saison touristique cale
Malgré une certaine augmentation du nombre de réservations et des arrivées, les acteurs de la filière tourisme restent dans l'expectativeLes performances actuelles s'avèrent insuffisantes par rapport au seuil de rentabilité.
C'est le mois de juillet. La haute saison touristique vient de commencer pour ne prendre fin qu'à la mi- septembre. Les opérateurs du tourisme dont les hôteliers et les tours opérateurs attendent beaucoup de cette période pour renflouer les caisses.
Mais contrairement aux autres années, la situation les déçoit et les met dans l'embarras. Selon les dernières statistiques, les réservations se sont améliorées par rapport à l'année dernière, mais le progrès reste trop moyen, comparé aux réalisations précédentes.
En province, le taux d'occupation des complexes hôteliers s'établissent en effet à moins de 35% par rapport à celui de 2008, et une progression moyenne de plus de 10% à peine a été constatée par rapport à celui de 2009.
Dans la capitale, ce taux s'élève entre 25% à 30% au maximum, alors qu'en temps normal, c'est-à-dire en l'absence de crise, il avoisine les 55%.
Ces chiffres demeurent en deçà du taux de rentabilité. «La progression actuelle n'est pas la meilleure. Ce n'est pas encore assez pour atteindre le seuil de rentabilité, notamment pour les grands hôtels», affirme Eric Koller, président de la Fédération des hôteliers et restaurateurs de Madagascar (FHORM).
«Selon les charges des hôtels, ce seuil s'établit à partir de 50% du taux d'occupation, et jusqu'ici très peu d'établissements l'ont atteint. Les difficultés existent dans tout Madagascar», continue ce responsable.
En ce qui concerne les arrivées, les opérateurs constatent aussi une diminution du nombre des Français, qui représentent 60% des touristes à Madagascar.
«Il y a des arrivées mais toujours est-il que nous percevons la crise planer sur le secteur. La haute saison n'est pas fructueuse comme dans les années précédentes. Même les touristes français sont moins nombreux que d'habitude», confirme Jocelyn Ramanabohitra, président de l'Association des Tours opérateurs.
Pas de recrutements
«Avant, à cette même période, on avait beaucoup de travail. On n'avait presque pas le temps de deviser avec les journalistes comme maintenant. Ce n'est pas le cas à présent», poursuit-il.
Les activités des grands hôtels tournent au ralenti. Alors que des vagues de licenciement ont marqué le secteur en 2009, de nouvelles recrues ne se sont pas opérées dans le cadre de la haute saison, hormis dans les nouvelles infrastructures d'accueil.
«Le taux d'occupation actuel reste faible, les hôteliers n'auront pas pratiquement à procéder à des recrutements. L'effectif du personnel en service sera maintenu», avance toujours le président de la FHORM.
Quant aux équipements, les grands préparatifs et les remises à niveau n'ont pas eu lieu dans les hôtels.
Encadrés
Des campagnes de promotion à l'étranger
La dégradation de l'image de Madagascar constitue un grand obstacle pour le plein redressement du secteur. L'organisation des campagnes de promotion à l'étranger, notamment dans les pays émetteurs comme la France, est essentielle.
«Il est primordial de redorer l'image du pays, principalement en France. Il s'agit de reconquérir les acquis», annonce un opérateur hôtelier de la capitale.
Dans ce cadre, l'Office national du tourisme malgache ( ONTM), en collaboration avec ses partenaires, prévoit diverses manifestations et renforce sa présence dans les salons internationaux.
Selon une source autorisée auprès de l'ONTM, un road-show de 15 jours sera organisé au mois d'octobre à La Réunion, principalement dans deux villes, à savoir Saint-Pierre et Saint-Denis. Une forte malgache sera par ailleurs présente au Salon du Tourisme Régal.
D'autres road-show seront organisés à Lyon, Nice et Marseille, en France, outre le salon TOP RESA de Paris.
En Espagne, Madrid et Barcelone seront les deux villes ciblées. Les agences de représentation de l'ONTM en Europe, Allemagne, France, et Italie concoctent des actions de marketing des voyages de presse ainsi que des éductours.
Des actions de promotion, dont des spots publicitaires télévisés ont été lancés en Afrique du Sud, à l'occasion de la Coupe du monde, dans le but d'informer les spectateurs sur la destination Madagascar.
Pas de remise à tout va
Compte tenu de la crise, la clientèle a tendance à profiter pour solliciter de la remise. Les hôteliers se sentent alors obligés de les satisfaire pour les fidéliser.
Toutefois, ils dressent une certaine une limite. Les remises ne dépassent pas généralement 30%. Selon Eric Koller, la braderie ne sera pas favorable pour le secteur, dans la mesure où il serait difficile de revenir aux tarifs réels et effectifs une fois la situation rétablie. «Ce sera compliqué de tout remettre à l'ordre», précise-t-il.
Lantoniaina Razafindramiadana
Date : 14-07-2010