Date : 19-01-2011
Auteur : Mahefa Rakotomalala
Source : http://www.lexpressmada.com
Rija
Fabrice Randriamaromanana : « Le tourisme malgache a besoin de marketing »
Ce professeur à l’INTH fait une analyse de la situation
du tourisme à Madagacsar
• Quel constat faites-vous sur le tourisme malgache,
suite à la crise politique ?
– Il existe une belle image du tourisme malgache qui est
restée malgré la crise, grâce au travail fait par les acteurs de ce secteur
depuis des années. J'estime qu'au moins 70% de notre capacité touristique sont
sauvegardés, mais les 30% restants sont totalement détruits comme à chaque fois
que le pays traverse une crise. C'est la conséquence de l'absence de notoriété
de la destination Madagascar et de marque du tourisme malgache. Pourtant, des
pays comme la Thaïlande, ou la Birmanie, ou même le Pakistan traversent des
crises plus violentes mais les touristes continuent d'y affluer, quelques jours
à peine après de grands troubles, comme c'était le cas en Thaïlande.
• Quelle est la cause de cette fragilité ?
– Le marketing sur la marque de la destination Madagascar
reste trop faible. Il est normal que les réservations chutent de 40%, dès lors
que les informations négatives sur le pays apparaissent dans les médias
étrangers. Les acteurs du tourisme malgache ne font aucune contre-offensive au
niveau de ces médias étrangers pour contrer ces mauvaises publicités.
• Que faut-il faire dans l'immédiat pour relancer le
secteur ?
– Il est d'abord indispensable que les professionnels du
tourisme fassent preuve de solidarité. Ils doivent ensuite cotiser pour
financer le travail de marketing afin de rehausser la notoriété de la
destination Madagascar. Il ne s'agit pas d'être présents à des salons car les
professionnels qui y participent ou les visitent sont déjà des cibles
intermédiaires. Il faut travailler au niveau des médias internationaux.
• Et à plus long terme ?
– À plus long terme, il faut renforcer la formation sur
le savoir-vivre et le savoir-être du personnel hôtelier malgache. Ne pas se
cantonner dans le domaine technique, car finalement, le savoir-faire est ce
qu'il y a de moins important pour les touristes. L'incompétence peut être
effacée par le savoir-vivre, essentiel en matière de tourisme.