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Tourisme
Le débauchage favorise le recrutement
Malgré la crise, le secteur touristique continue à offrir des emplois. Plusieurs raisons dont le débauchage expliquent ce fait.
Une situation qui n'est pas souvent liée à la crise. Les offres d'emplois effectuées dans le secteur touristique ne sont toujours pas des indicateurs de bonne santé.
Des professionnels du métier ont rapporté hier à l'hôtel Tsiky, Ambohijatovo, qu'elles peuvent résulter « d'une concurrence déloyale » entre les acteurs du secteur eux-mêmes, situation fréquente dans l'hôtellerie et la restauration. « La plupart du temps, un nouvel établissement qui s'ouvre ne va pas former de nouveaux employés. Il repère ceux qui sont déjà bons et leur propose un salaire plus élevé », dénonce Elyane Rahonintsoa, présidente du conseil d'administration (PCA) de l'Office régional du tourisme à Analamanga (Ortana). Cette pratique est aussi effectuée par des établissements déjà fonctionnels.
Une fois les employés partis, l'établissement de départ se retrouve en manque de personnel et est obligé de procéder à un recrutement. Or, « de nombreux jeunes ayant suivi des formations touristiques ne sont pas forcément intéressés à travailler pour les autres. La plupart préfèrent travailler pour leur compte en offrant des services traiteurs », indique toujours la PCA. Les recruteurs se retrouvent ainsi pour la plupart du temps, avec des personnes peu ou pas formées sur le marché du travail. De même, le niveau de la qualité de formation des nouveaux sortants est remis en cause par des professionnels du métier.
La formation en question
En effet, « nous nous retrouvons parfois avec des jeunes diplômés inaptes à mener leur travail correctement », se plaint un grand chef cuisinier de la capitale. Ces détails ne passent souvent pas inaperçus aux yeux des touristes.
Isabelle Rakotozafy, secrétaire générale de l'association des Centres de forma- tions touristiques, indique que les cours octroyés sur le tourisme ne sont pas toujours un modèle de perfection. « Nous sommes conscients que la qualité des formations et même les lieux de formation ne suivent pas toujours les normes. Mais heureusement, les membres de notre association en sont tous conscients et sont prêts à mener des efforts pour progresser », indique la secrétaire générale.
Priorisation du tourisme
« Quand est-ce que le tourisme sera enfin une priorité à Madagascar? » Harimamy Rajaonarison, vice-président de l'Ortana, ne pouvait s'empêcher de poser cette question lors de la rencontre avec la presse à Ambohijatovo hier. Une interrogation qui s'adresse directement aux responsables étatiques. Il considère le record de Madagascar à seulement 400 000 en terme de nombre de touristes anormal. Alors que « des îles voisines qui ne sont que des cailloux à côté de Madagascar peuvent atteindre plus d'un million de touristes chaque année ».
Judicaëlle Saraléa
Samedi 17 septembre 2011