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Santé
La précarité des soins s’amplifie
Les patients se trouvant dans l’incapacité de se soigner sont de plus en plus nombreux. Ils sollicitent des fonds et des aides.
« Le nombre de patients ayant recours à l'aide de l’aumônerie et au fonds d’équité, a doublé depuis trois ans. En 2009, 32% des patients ont demandé un appui financier. L’année dernière, 67% des patients hospitalisés ont sollicité un fonds d’équité », a annoncé Victor Tsimarofi Razafimandimby, président de l’aumônerie de l’hôpital Joseph Raseta Befelatanana (HJRB), samedi, durant la célébration de la journée mondiale des malades à Befelatanana. La crise politico-économique de 2009, touche ainsi de plein fouet les patients et leurs familles. Et la nouvelle année ne présage rien de bon. « Nous n’avons pas encore reçu notre part de fonds d’équité cette année. Et la part de l’État servant à l’achat de médicaments à la pharmacie n’est pas encore payée », s’inquiète le président de l’aumônerie de l’hôpital Joseph Raseta Befelatanana.
La précarité des soins ne concerne pas seulement ceux de l’HJRB. « Plus de 20% des patients admis aux urgences, chaque jour, accompagnés de leurs familles n’ont pas de quoi payer les médicaments. Nous sommes contraints, parfois, de le faire à leur place. Je ne sais pas si leurs familles n’ont vraiment rien ,ou bien elles ne veulent tout simplement pas payer », se plaint un médecin des urgences de l’hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona qui veut rester anonyme.
Budget santé inexistant
Nivo Rasoarizay, mère d’un patient admis à l’HJRB, se plaint de l’inexistence de budget pour soigner sa famille. « J’ai emprunté de l’argent pour acheter les médicaments de mon fils. Mon salaire et celui de mon mari ne suffisent que pour payer la nourriture, les frais de scolarité de nos trois enfants et quelques fois des vêtements. Nous n’avons qu’une maigre épargne pour les imprévus, dont les soins », confie t-elle devant la pharmacie de l’HJRB.
Face à ces problèmes, Johanita Ndahimananjara, ministre de la Santé publique, ne peut que donner quelques espoirs. « Le fonds d’équité existe. Il n’y a pas de quoi s’inquiéter et le ministère appuie toujours les pharmacies des centres de santé », rassure t-elle. « Nous allons discuter du budget sur les fonds d’équité, cette semaine. Le problème réside parfois dans la question de procédure », indique ensuite John Razafimanjato, directeur du système hospitalier.
Vonjy Radasimalala
Lundi 13 fevrier 2012