SOURCE : http://www.lexpressmada.com/
Les exploitants illicites de saphir sont exposés à des actes de banditisme fréquents. Un mort est enregistré. -
La situation empire à Didy.La fièvre du saphir ne se limite plus à la dévastation de la forêt. On assiste actuellement à une croissance grandissante de l'insécurité. Trois exploitants se sont fait attaquer par trois autres individus, au début de cette semaine. L'une des victimes a trouvé la mort sur le coup. Par ailleurs, l'un de ses deux compagnons a
dû être évacué à l'hôpital d'Ambatondrazaka pour blessure grave. Le troisième, quant à lui, s'en est sorti avec quelques égratignures.
« L'un des trois auteurs de l'attaque a déjà été arrêté. Les deux autres sont toujours en cavale », rapporte une source auprès de la gendarmerie d'Ambatondrazaka. « Le phénomène à Didy a pris une telle ampleur que les éléments de l'État-major mixte opérationnel régional (Emmo/reg) disponible sur place ne pourrait jamais maitriser », indique-t-elle, impuissante. Une source locale rapporte, en effet, que la ruée à Didy ne s'arrête pas.
Multimillionnaire
En plus, les exploitants ne restent pas dans un seul endroit, mettant ainsi en péril la forêt. « Ils ont commencé à chercher du saphir à Ambohibe. Maintenant, les exploitants illicites ont également saccagé Sahatelo, Antsevabe et Bemainty», rapporte une source locale, qui a demandé l'anonymat pour des raisons de sécurité. « Le pire c'est qu'ils en trouvent. Maintenant, nous avons des enfants multimillionnaires et, il n'y a pas longtemps, un jeune homme a pu vendre une pierre à 800 millions d'ariary. Il a tout de suite acheté du matériel agricole tel un tracteur et un kubota », raconte toujours cet habitant de Didy.
Face à tout ça, les autorités et forces de l'ordre locales ont jeté l'éponge. C'est la police des Mines qui est entrée en jeu depuis lundi. Des descentes on apparemment été effectuées auprès des opérateurs en pierres précieuses. Leur mission consiste à vérifier la régularisation de ceux qui exercent la fonction. Certains ont vu ainsi leurs pierres saisies.
Jusqu'à maintenant, l'opération se limite à Ambatondrazaka. De toute évidence, la police des Mines attend la décision du gouvernement, avant d'aller plus loin dans son action.
Judicaëlle Saraléa
Samedi 19 mai 2012