SOURCE : www.lexpressmada.com
Secteur hôtelier
Les infrastructures d'accueil à reclasser
La mise en conformité des complexes hôteliers est nécessaire. Les irrégularités entravent le bon développement du secteur tourisme.
Inadéquation qualité-prix. Certaines infrastructures d'accueil ne méritent pas leur classement. Des chambres sont proposées à des prix
très élevés, alors que la qualité n'est pas au point. Cette
situation constitue un blocage pour l'épanouissement du secteur touristique. Le reclassement des hôtels en fonction des normes internationales s'avère une nécessité.
« L'Europe constitue le principal marché touristique de Madagascar. Pour satisfaire nos visiteurs, il est indispensable de mettre à leur disposition des infrastructures qui répondent aux normes européennes, aussi bien pour les chambres que la salle de bains ou la cuisine. Le problème est que, aujourd'hui, il y a des hôteliers qui fixent des prix élevés alors que la qualité n'y est pas. En partenariat avec le ministère du Tourisme, il faut procéder au reclassement des hôtels et standardiser les offres », explique Eric Koller, opérateur hôtelier et à la fois président du conseil
d'administration de l'Office national du tourisme de Madagascar. « Les tarifs peuvent être plus élevés car les opérateurs hôteliers malgaches doivent payer des taxes, mais il faut que la qualité réponde aux normes », poursuit ce responsable.
Dégradation
Ce reclassement doit concerner aussi bien les grands hôtels que les infrastructures non classés, tels les Lodges et les bungalows qui attirent davantage des touristes, notamment dans les destinations côtières. Des expertises devront se faire par des techniciens des complexes. « Le classement doit se faire normalement, c'est-à-dire que des visites d'expertise doivent être effectuées auprès des hôtels. Il faut attribuer les étoiles comme il faut car, maintenant, il y a des infrastructures qui ne méritent pas leur catégorie », soutient un responsable intervenant auprès d'un complexe hôtelier basé à la périphérie de la capitale.
La crise qui perdure a renforcé la détérioration de la qualité des infrastructures d'accueil et a, donc, agrandi l'écart entre le prix et la qualité. « Depuis la crise, de nombreux hôtels ne répondent plus aux normes exigées pour leurs catégories. Mais dans les grands hôtels, les gérants favorisent les employés pour garder les emplois, il y aussi les charges. Les travaux d'entretien des infrastructures sont réduits au minimum », poursuit notre interlocuteur.
La création d'un fonds dédié à la remise aux normes des infrastructures est indispensable. « Nos infrastructures ne sont plus conformes aux réalités, à l'évolution des technologies. Des mises aux normes sont effectives, mais pour cela, il faut des mesures incitatives. La mise en œuvre de cette étape dépendant de la stabilité politique, au retour des aides budgétaires », a avancé, pour sa part, Jean Max Rakotomamonjy, ministre du Tourisme, en marge du Salon international ITM 2013. Selon ce haut responsable, des dispositions ont été prises dans le cadre de la loi de finances 2013 pour booster le secteur, mais les impacts ne sont pas palpables.
Lantoniaina Razafindramiadana
Vendredi 07 juin 2013