Article paru dans " Tribune de Madagascar " du 5 septembre 2007
Une nouvelle stratégie en vue
Victime d’une sécheresse quasi - permanente, la population du sud de l’île se sent délaissée par les régimes successifs. Aucun projet pérenne n’a été envisagé pour résoudre les problèmes d’eau. Hier, le président de la République a de nouveau promis aux chefs fokontany présents, de mettre en place une stratégie pour en finir avec ce problème. Qui vivra verra!
Que des échecs
L’approvisionnement en eau reste encore et toujours un problème crucial pour la population du sud de l’île. Hier, au cours de son allocution durant la cérémonie d’ouverture de la formation des chefs fokontany à Iavoloha, le chef de l’Etat Ravalomanana Marc a reconnu l’échec des projets lancés dans l’Androy afin de résoudre le manque d’eau. Du coup, le locataire d’Iavoloha a promis aux chefs fokontany présents qu’il va mettre en place une nouvelle stratégie visant à alimenter en eau potable la population de l’Androy. M. Ravalomanana a laissé entendre la possibilité d’acheminer l’eau de Beampingaratra vers l’Androy par un système gravitaire ou par pipeline. Un projet, notons-le, vieux d’un siècle mais qui n’a jamais vu le jour, au grand dam de la population et de leurs troupeaux. A signaler que les régimes successifs ont lancé divers projets d’irrigation de la partie sud de l’île, mais ils sont restés au stade des intentions. Au début de son accession au pouvoir, l’actuel président de la République y avait déjà envoyé des techniciens de la Jirama, du ministère de l’Energie et des Mines ainsi que du personnel du CGDIS (Commissariat Général pour le Développement Intégré du Sud). Ils ont survolé, par hélicoptère, l’immense réserve d’eau de Beampingaratra ainsi que divers cours d’eau de la chaîne anosyenne. Le but de la mission n’était autre que de constater de visu l’existence de cette réserve d’eau. Faut-il rappeler que le nationaliste Monja Jaona avait déjà proposé aux autorités compétentes d’irriguer la région de l’Androy par l’eau de Beampingaratra, mais en vain. Durant le symposium de l’eau qui s’est tenu à Ambovombe en 2006, les participants ont interpellé les divers responsables présents sur les lieux, ainsi que les bailleurs de fonds, pour la recherche d’une solution radicale afin de mettre fin au problème de l’eau et de la sécheresse dans le sud.
Simple slogan ?
Autrement dit, la population a besoin, non seulement de l’eau potable pour l’homme et les animaux, mais surtout de l’eau pour l’agriculture. Il est à signaler que la population de l’Androy est fréquemment victime de la famine faute de pluies.
Or, selon les spécialistes, la principale cause des difficultés alimentaires est la non maîtrise de l’eau. Actuellement, le programme AES (Alimentation en Eau du Sud), financé par le gouvernement japonais, transportant l’eau du fleuve Mandrare par des camions-citernes vers les districts d’Ambovombe, Tsihombe... n’arrive pas à resoudre le problème de l’eau dans le sud. La pose de pipelines à partir d’Ampotatra et d’Amboasary est vouée à l’échec. Raison pour laquelle, le sud de l’île est réputée comme étant une cimetière de projets. Le discours de l’actuel chef de l’Etat d’hier pourrait-il apporter un nouvel espoir pour le sud? La plupart des chefs de fokontany originaires de l’Androy ont favorablement accueilli cette intervention de M. Ravalomanana. Toutefois, ils craignent que ces déclarations du chef de l’Etat ne soient qu’un simple slogan politique, à quelques jours des législatives.
Alphonse M.