Un bandit victime de la vindicte populaire, quartier 67 ha

http://www.lexpressmada.com/ du 11 septembre 2008

par Teholy Martin

Las de la recrudescence du banditisme dans leur quartier, les habitants des 67 ha ont instauré la justice populaire. Un voleur à la tire en a fait les frais

Un homme d'une vingtaine d'années a été lynché par le fokonolona dans le fokontany des 67 ha nord-ouest, la semaine passée. Retrouvée dans une ruelle du quartier le matin du mardi 2 septembre, sa dépouille était couverte de blessures. Sa tête et son ventre présentaient des traces d'objets tranchants.
Le jour même de la découverte macabre, des habitants des 67 ha s'étaient rendus au siège du service central des affaires criminelles de la police nationale à Anosy, pour expliquer la cause du décès de la victime. Elle a été, d'après eux, abattue par les fokonolona pour avoir commis des actes de banditisme dans le quartier.
Le 1er septembre vers minuit, un douanier a été attaqué par quinze individus alors qu'il garait sa voiture dans un parking collectif du quartier des 67 ha nord-ouest. La victime a été grièvement blessée. Elle a également perdu des objets de valeur, en l'occurrence un portefeuille contenant ses papiers et de l'argent.
Après avoir agressé le douanier, les quinze bandits s'en sont également pris à une autre personne, toujours dans le même quartier. Par solidarité envers les victimes, des membres du fokonolona étaient partis à la poursuite des malfaiteurs.
« Un d'entre eux a alors été appréhendé », raconte Olivier Rajaonarison, chef du fokontany des 67 ha nord-ouest. En colère, les poursuiveurs n'ont pas hésité à tabasser le suspect à mort.
« Ils ont agi ainsi à cause de la recrudescence des actes de banditisme dans notre quartier, ces derniers temps », a regretté le chef du fokontany. D'après lui, il ne se passe pas une seule nuit sans attaque de bandits dans sa circonsription.
Soucieux de l'avenir de son quartier, Olivier Rajaonarison affirme qu'il craint le retour de la situation que son quartier a vécue pendant les années 80.
« Pendant cette période, notre quartier était le bastion des malfaiteurs.
C'est pourquoi, un des nos vigiles, appelé Rasarivo, était tombé sous les tirs des bandits en 1989 », a-t-il déploré. En 1992, une stèle a été érigée à l'endroit où il a été tué.
Dimanche, les habitants des 67ha Nord-ouest a tenu une assemblée générale dans le collège d’enseignement général de la localité. Cette rencontre a été organisée pour trouver des solution sur ce problème qui ternit l’image de ce quartier.
Participant à cette réunion, le premier responsable du commissariat du 7e arrondissement de la sécurité publique des 67 ha a préconisé le retablissement du comité de vigilance villageois. Les membres recevront des notions en matière de maintien de l’ordre. Cela s’avère nécessaire pour éviter la bavure.