Article parut le 28 octobre 2008 dans http://www.lexpressmada.com/
Par Iloniaina AlainPOLITIQUE Sommet de la Francophonie Québec 2008, un modèle d’organisation
Dès l’attribution du Sommet de la Francophonie de 2010 à Madagascar, la secrétaire générale de la Présidence, Hanitra Rajaonah, a annoncé la couleur : faire aussi bien que le Québec dont elle a qualifié l’organisation d’impeccable. Une gageure quand on sait que cette ville canadienne est une habituée des grands rendez-vous internationaux, alors que la Grande Ile n’en est qu’à ses premières expériences. Les quartiers marchands ont été moins fréquentés que d’habitude à cause des mesures drastiques de sécurité…Ousmane Paye, conseiller spécial d’Abdou Diouf, le secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie, avait prévenu. « Un sommet de la Francophonie se trouve à un cran au-dessus d’un sommet de l’Union africaine ou d’une conférence ministérielle », avait-il déclaré lors de son passage à Madagascar en septembre. Il avait alors remis au gouvernement malgache, candidat à l’accueil du XIIIème Sommet de la Francophonie, les pré-requis d’une telle rencontre internationale.
Le conseiller du secrétaire général avait notamment fait allusion aux exigences de la sécurité et de l’hébergement des chefs des Etats participants. A l’entendre, « les mesures de sécurité à adopter pour un sommet de la Francophonie doivent être plus drastiques, en raison de la présence des dirigeants des pays du Nord au rendez-vous».
« Plus le niveau de menace associé à un invité est élevé, plus la sécurité qui l’entoure est importante », confirme d’ailleurs Charles Vallée, un des porte-parole de la Gendarmerie royale du Canada (GRC)
Au Québec, les organisateurs ont mis le paquet en matière de sécurité. Celle-ci a été assurée par trois corps de police : la Gendarmerie royale du Canada, les services de police de la ville de Québec et la sûreté de Québec. Dès la veille de l’ouverture de l’assemblée des chefs d’Etat et du gouvernement, les forces de police ont été déployées au cœur de la ville, la faisant pendant trois jours l’une des villes les plus sécurisées du monde.
Circulation réglementée Le nombre d’éléments déployés sur le terrain n’a pas été divulgué, mais leur forte présence est impressionnante. Dès la veille de l’ouverture officielle du Sommet, les routes, les voies maritimes et l’espace aérien québécois sont sous très haute surveillance.
Des hélicoptères survolent, jour et nuit, le ciel, et plus particulièrement celui qui surplombe les hôtels hébergeant les hauts dignitaires et le Centre des congrès. Des canots pneumatiques et des motomarines patrouillent sur le fleuve Saint-Laurent dans les environs de la ville.
Pour parer à toute éventualité, des techniciens en explosifs, des maîtres-chiens, et des spécialistes CBRN (chimique, biologique, radiologique et nucléaire) sont sur le pied de guerre pour détecter la présence d’explosifs.
La circulation est strictement réglementée. Quatre heures avant l’ouverture officielle de la rencontre, et jusq
… renforcées par le survol d’hélicoptères.u’à la clôture du Sommet, les voies entourant le Centre des congrès sont fermées au public. Plusieurs secteurs de la Vieille Capitale sont privés d’autobus de 6 h 30 à 22 h 30.
La réglementation de la circulation est telle que des habitants ont préféré déserter les rues en attendant la fin du Sommet. Il n’y a eu personne le 19 octobre, alors que les Québécois ont l’habitude de sortir pour faire leurs courses le dimanche.
Les employés des hôtels où ont séjourné les chefs d’Etat et de gouvernement devaient se munir d’une accréditation pour se rendre à leurs lieux de travail. Tandis qu’au Centre des congrès, tous les accès, même ceux des toilettes, sont contrôlés.
Rencontre Nord-Sud La présence de chefs d’Etat du Nord est souvent avancée comme l’explication des mesures de sécurité drastiques adoptées lors des sommets de la Francophonie.
Comptant 55 membres et membres associés, l’Organisation internationale de la Francophonie comprend six Etats et gouvernements américains, 14 européens, quatre asiatiques et 31 africains. Deux pays, la France et le Canada, font partie du G8.
Malgré la diversité des pays et des continents présents au Sommet, aucun interprète n’est recruté pour la traduction simultanée des communications. La Francophonie regroupant les pays ayant le français en partage, les interprètes susurrant à l’oreille des chefs d’Etat ne sont même pas admis.
Un comité de préparation indépendant Les pays co-hôtes du Sommet de la Francophonie ont débloqué 73 millions de dollars canadiens soit Ar. 102,2 milliards. Pour l’organisation et la préparation du rendez-vous, un bureau spécial, dénommé Secrétariat d’organisation a été mis en place.
Son personnel est composé de 375 personnes issues aussi bien des services publics québécois, néo-brunswickois et canadiens que du secteur privé.
Dirigé par un directeur général nommé par les gouvernements co-hôtes, et assisté de deux adjoints, le secrétariat compte six départements. Ceux-ci assurent notamment les installations, le transport, l’hébergement, le protocole, les communications, l’administration, les finances et les services techniques aux médias.
La mission du secrétariat a débuté un an avant l’ouverture du Sommet et il a bénéficié de l’appui des représentants des ministères, tels ceux de la Défense, de la Justice, de la Santé, de la Sécurité et des Travaux publics.
Pendant le sommet, 350 bénévoles ont également été recrutés afin de faciliter le séjour des participants au Sommet. Identifiables grâce à leurs vestes sans manches et de couleur grise, ces derniers sont présents sur tous les sites, depuis l’aéroport aux lieux d’hébergement, en passant par le Centre des congrès.