http://www.madagascar-tribune.com/ du 29 octobre 2008
Violation de tabou ancestral :
Un Chinois devient paraplégique
L’histoire suivante, réelle, s’est passée la semaine dernière. La spéculation foncière bat actuellement son plein. Un adepte de la religion ancestrale de l’Ímerina qui a voulu garder l’anonymat nous relate les déboires d’un ressortissant chinois qui venait d’acheter une terre ancestrale comprenant un « Doany », à Anosimasina Itaosy. A l’heure où nous parlons donc, celui-ci a perdu l’usage de ses deux jambes après avoir pris ses parcelles constituées d’un îlot ainsi qu’une construction servant au rite traditionnel. Selon toujours ce témoin, l’homme ne s’est pas contenté de faire raser la demeure, ou de remblayer les plans d’eau qui l’entourent (d’où le nom d’Anosimasina). Il paraît qu’il a également pris les deux gros « tarondro »(caméléon), mâle et femelle, qui sont considérés ici comme les gardiens du temple et symboles de la fécondation selon cette croyance ancestrale. Mais ce n’est pas tout. Notre interlocuteur qui est fidèle à la tradition raconte que le Chinois devenu récemment paraplégique a pris également possession d’un fragment d’or qui s’y trouvait. Tout cet accaparement d’objets et d’animaux réservés à un usage strictement religieux de type profanatoire semble donc avoir eu des effets très négatifs sur l’auteur. Les traditionalistes, dont notre témoin, affirment volontiers que le Chinois a commis un sacrilège, sans bien sûr le savoir. Malgré tout, la balle est dans le camp des autorités locales. Car, pourquoi aurait-on encore permis de vendre ces terres lorsqu’on sait pertinemment qu’il s’agit d’un interdit ? Dans ce cas, le Chinois qui n’était pas informé de la réalité devient une victime ordinaire.