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Source : http://www.madagascar-tribune.com/ du 16 janvier 2009
Le sous-secrétaire d’État adjoint US aux affaires africaines évoque la possibilité de sanctions
Les États-Unis estiment que l’empressement du régime de-facto à tenir des élections législatives, actuellement prévues en mars, et le climat d’intimidation et l’unilatéralisme qui continuent de régner à Madagascar pourraient conduire sous peu la communauté internationale à l’application de sanctions, a dit le sous-secrétaire d’État adjoint aux affaires africaines, M. Karl Wycoff, au cours d’une interview accordée au site officiel du département d’État. Si les acteurs politiques de cet État continuent d’entraver le retour prochain à un gouvernement constitutionnel, des sanctions pourraient s’ensuivre, a-t-il poursuivi.
M. Wycoff a souligné que les États-Unis demeuraient « profondément préoccupés » par la situation politique à Madagascar. « Nous appuyons une solution politique consensuelle et sommes entièrement opposés aux mesures unilatérales adoptées au cours des dernières semaines par le régime de-facto malgache. Nous ne les considérons pas comme un pas en avant pour Madagascar. De telles actions unilatérales ne feront que retarder le règlement de la situation politique et le retour d’un gouvernement constitutionnel », a-t-il indiqué. Selon lui, ce dont Madagascar a le plus besoin en ce moment est « le retour aux accords de Maputo et d’Addis Abéba qui tous deux préconisent un processus intégratif devant mener à des élections organisées de consensus, ouvertes, libres et transparentes. »
M. Wycoff ajoute que « les États-Unis s’inquiètent également du climat d’intimidation qui règne à Madagascar. L’arène politique a été fermée, les médias et les journalistes sont harcelés. L’opposition n’est pas en mesure de manœuvrer librement, les services de sécurité continuent d’enfreindre les droits de l’homme sans que rien ne soit fait pour y remédier, et cela a conduit à un climat d’intimidation. »
Évoquant la suspension des programmes MCA et AGOA et le climat des affaires, le sous-secrétaire d’État adjoint a relevé que « ce qui semblait être, il y a peut-être un an et demi, une image positive de Madagascar - avant le début de cet imbroglio politique - où ce pays s’intégrait à la communauté internationale et tirait parti de l’accès au marché américain que lui conférait l’AGOA, cette image s’est transformée aujourd’hui en une situation négative pour le peuple malgache. Ce sont les Malgaches qui en paient les frais. »
« Nous savons que d’autres pays évaluent actuellement leurs relations avec Madagascar, au niveau de l’aide qu’ils lui accordent. Nous trouvons que l’assistance militaire est une question particulièrement problématique et nous nous demandons pourquoi quiconque voudrait continuer à fournir une telle assistance à un régime non constitutionnel » a-t-il ajouté.
En conclusion, M. Wycoff a dit : « Les États-Unis appuient les démarches que la SADC continue d’entreprendre pour favoriser un processus acceptable pour la restauration d’un gouvernement démocratique et constitutionnel à Madagascar, et nous louons les efforts de l’ancien président mozambicain, M. Joaquim Chissano, en sa qualité de médiateur dans ce processus. Nous prenons note du communiqué publié hier par la SADC dans lequel elle exprime son intention de continuer à jouer ce rôle positif. Nous espérons également œuvrer de concert avec l’Union africaine alors qu’elle cherche à remettre en train le processus politique. »
Recueilli par Yann