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 SITUATION A MADAGASCAR LE 19 NOVEMBRE AU MATIN

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carmelo
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carmelo


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SITUATION A MADAGASCAR LE 19 NOVEMBRE AU MATIN Empty
MessageSujet: SITUATION A MADAGASCAR LE 19 NOVEMBRE AU MATIN   SITUATION A MADAGASCAR LE 19 NOVEMBRE AU MATIN Icon_minitimeVen 19 Nov - 16:15

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SITUATION A MADAGASCAR LE 19 NOVEMBRE AU MATIN

SOURCE : http://justmad.canalblog.com/archives/2010/11/19/19644699.html

Les mutins refusent de plier et affirment vouloir négocier. Appui timide de l’opposition. Le ralliement populaire espéré se fait attendre. La centralisation des résultats du référendum se poursuit. Le taux de participation n’atteint pas les 50% et le « Oui » l’emporterait assez largement.

Tentative de putsch : les mutins refusent de plier mais veulent éviter « tout bain de sang ». En dépit de leur isolement au sein même de l’armée, les soldats qui ont affirmé avoir « suspendu les institutions » veulent aller jusqu’au bout et faire tomber le pouvoir en place. À la question : « Allez-vous continuer la mutinerie ? », l'ancien ministre des Forces armées, le général Noël Rakotonandrasana, qui mène la mutinerie, a répondu : « Bien sûr ! Rien ne va plus à Madagascar, ça ne peut plus continuer ». Pourtant cela faisait déjà plus de 24h que celui-ci avait déclaré - apparemment sans effet - avoir suspendu « toutes les institutions » du pays. « Pour l'instant nous n'avons pas l'intention de nous battre entre nous [au sein de l’armée]. Ça passera par des négociations », a-t-il encore indiqué. Des discussions ont en effet eu lieu, tout au long de la journée, entre les rebelles et, vraisemblablement, l’armée régulière. Le général Rakotonandrasana a affirmé qu'il voulait « discuter avec nos gars [les militaires non mutins] qui ont voulu empêcher notre action », assurant que « d’autres rejoindraient [sa] cause ».

La multitude d'avertissements et de menaces d'interpellations émanant des responsables militaro-civils de la HAT n'ont donc pas fait vaciller les membres du « Comité militaire pour le Salut public ». Au contraire, à entendre leurs propos, l'entêtement des dirigeants n'a fait que creuser le fossé au sein de la Grande muette. Pour preuve, ces différentes déclarations glanées par Tananews : « la division de l'armée est en majeure partie la faute des politiciens. […] Nous voici réunis aujourd'hui afin de chercher une solution de sortie de crise rapide et durable », explique le colonel Ravoavahy. « Auparavant, nous étions séparés suite aux tendances politiques divergentes, mais l'intérêt supérieur de la Nation prime avant tout », précise le doyen des officiers. « Ainsi nous avons pris les devants et avons initié ce mouvement pour réconcilier tous les malgaches », ajoute-t-il. Selon le colonel Toto Vincent, « l'armée est le dernier rempart de la Nation. Nous ne nous laisserons plus dicter par les politiciens encore moins les dirigeants actuels ». Relayées par le général Noël Rakotonandrasana, les déclarations se font plus précises : « Nous avons mis tout en œuvre pour sortir Madagascar de ce gouffre. Certes, une Conférence militaire a été organisée mais elle n'a pas reflété les aspirations de tous. » Puis de confirmer : « des négociations sont en cours, les militaires ne vont jamais s’entretuer ». Le colonel Coutiti Assolant parle de « vraie réconciliation nationale ». Terminant la série d’allocutions, le colonel Charles Andrianasoavina crève l’abcès : « Si Tgv est là où il est actuellement, c’est grâce aux éléments du Capsat. Il était déjà perdu, il s’est terré à l’ambassade de France jusqu’à ce qu’on lui vienne en aide. Mais cette action a entrainé la scission au sein de la Grande muette ».

Zafy Albert affirme « soutenir l’action des officiers rebelles », et estime nécessaire la « démission de l’actuel exécutif ».

Aucun assaut n’a été donné, contrairement aux rumeurs qui ont persisté toute la journée, mais la situation pourrait évoluer rapidement. Des réunions se sont tenues dans les locaux de l’Etat-major général de l’armée avec les principaux responsables des Forces armées et en présence du commandant du RFI d’Ivato. Les uns et les autres chercheraient à résoudre le problème en évitant le recours à la violence à l’encontre de ce groupe rebelle d’une quarantaine de personnes. Un assaut ne pouvant que fragiliser encore plus l’institution militaire, notent les observateurs. Mais le 19 au matin, le gouvernement a appelé la population civile à évacuer les environs du camp militaire d’Ivato : « Nous demandons aux familles qui habitent dans le camp militaire d’Ivato et aux habitants des environs de quitter momentanément les lieux et de rejoindre un endroit plus sûr", indique ce message du ministère de la Défense, diffusé notamment par un bandeau déroulant sur les écrans de la télévision publique ».
« Farce attaque ? », titre Sobika. « Madagascar n'est décidément pas un pays comme les autres. Il y a deux jours, des officiers supérieurs, dont le colonel Charles et le général Rakotonandrasana, annonçaient la prise du pouvoir. Une annonce symbolique jusqu’à ce jour puisque depuis cette annonce, rien de nouveau si ce n'est que les militaires en question sont prêts à négocier plutôt que de se battre entre militaires. Que veulent- ils négocier ? De l'argent ? De l'honneur perdu ? Un poste dans la Transition ? Peut-être un peu de tout cela en fin de compte. C'est vraiment une drôle de situation que vit le pays : une tentative de coup d'Etat qui va se finir au bout du compte par des négociations ? […] Des questions se posent dans l'opinion publique sur la motivation des militaires : « et si toute cette mise en charge c'était pour l'argent ? ».Une option tout à fait plausible ».

Les médias Matv, Fréquence Plus et TV Plus ont reçu une lettre de mise en demeure du ministre de la Communication, Félix Malazarivo. Il lui est reproché d’avoir diffusé la déclaration des officiers mutins et d’avoir incité l’armée à la désobéissance.

Réactions unanimes des grandes puissances. La France condamne toute tentative de coup de force militaire, « qui ne ferait qu’accroître la crise malgache », a déclaré la porte-parole adjointe du ministère des Affaires étrangères. Paris s’en remet à l’initiative des autorités : « Les autorités malgaches déclarent contrôler la situation. Il leur appartient de résoudre au mieux cette mutinerie, dans le respect des droits de l’Homme ». Des proches d’Andry Rajoelina déploreraient la teneur de cette déclaration : de quels droits de l’homme s’agit-il, alors que l’opposition projetait d’éliminer physiquement le président de la HAT ? Celui-ci, d’après La Gazette, aurait échappé à un attentat. Un communiqué de l’ambassade américaine déclare : « Les États-Unis condamnent fermement tout effort destiné à prendre ou maintenir le pouvoir par l’usage de la force ». A la différence de la position française, la diplomatie américaine suggère que la situation résulte de l’attitude du pouvoir en place, qui s’oppose à la réouverture du dialogue avec toutes les sensibilités politiques.

L'Association des Maires de Madagascar (AMM) se fait menaçante envers tous les acteurs de la crise politique. Elle réclame la mise en place d'une transition neutre et a fixé un ultimatum pour l'exécution de cette requête. A défaut d’être entendus, ils déclarent : «conformément aux résolutions que nous avons prises lors de notre congrès des 11 et 12 novembre, nous allons nommer les responsables de la Transition neutre. Bien entendu, puisqu’il s’agit de rechercher la neutralité, aucune des quatre personnalités [les 3 anciens présidents et le président de la Transition] ne devraient en faire partie ».

Élection : la CENI au banc des accusés. Pour Ndriana Rabarioelina, chef de la « Conférence des rois et princes de Madagascar », partisan du « Non », « la préparation du référendum a été médiocre et inacceptable ». Il critique la CENI et ses méthodes de travail. Il déplore l’absence de liberté d’expression et l’impossibilité d’intervenir dans les médias officiels. Il juge incompréhensible que le nombre d’électeurs inscrits ait chuté aussi fortement et le fait qu’il y ait eu autant d’erreurs dans la confection de la liste. Il annonce le dépôt de plaintes auprès de la CENI et de la HCC et demande l’annulation du référendum. « La CENI a atteint ses limites» estime la présidente nationale du parti Vert, Saraha Georget Rabeharisoa. Elle craint même qu'à ce rythme, chaque dysfonctionnement ou irrégularité de la CENI ne compromette les échéances à venir, « et ne fasse ressembler notre pays à la Guinée ».

Le groupe d'observateurs internationaux se déclare satisfait de sa mission effectuée à titre privé, mais il souligne les carences de la CENI. Même s'ils renvoient la faute à la communauté internationale qui a suspendu ses aides, les parlementaires ont tout de même admis les dysfonctionnements de la Commission. Eric Raoult, un des parlementaires français venus à titre d’observateur, estime cependant sur LCI que les élections se sont déroulées « de façon sérieuse », dans le calme et la sérénité. Il compterait interpeller les nouveaux ministres français des Affaires étrangères et de la Coopération sur la nouvelle donne qui vient d’avoir lieu dans la Grande Ile, à l’issue du référendum. La délégation de parlementaires européens, composée d’Yves Censi, Cécile Dumoulin, Jean-François Mancel et Henri Page, a tenu une conférence de presse avant son départ. Jean-François Mancel a déclaré que sa délégation a visité plus d’une cinquantaine de bureaux de vote de la région Boeny et a constaté l’engouement de la population. « Le processus fonctionnait assez bien, mais il y a des améliorations à apporter et [il faut] remettre aux normes la liste électorale ». Il déclare : « Nous allons saisir le Parlement européen et toute la communauté internationale qui semblent déphasés par rapport à ces désinformations qui circulent en Europe et ailleurs. La communauté internationale doit se rendre compte des réalités et bénéficier d’un éclairage réel du déroulement du scrutin. Nous espérons qu’à partir de cet éclairage, la communauté internationale revoie sa position pour accompagner tout le processus électoral à Madagascar». [Jean-François Mancel et Cécile Dumoulin, députés UMP, sont membres du groupe d’amitié France-Madagascar à l’Assemblée nationale. Le premier a reçu Andry Rajoelina dans les locaux du Palais-Bourbon, à Paris en février, à la tête d’une délégation de ce groupe d’amitié, et a manifesté son soutien au chef de la Transition]. Deux députés communistes de La Réunion étaient également présents. Pour La Gazette, la venue de ces deux parlementaires pourrait résulter des liens anciens entre le Parti communiste réunionnais et l’Akfm, parti aux origines marxistes, qui participe à l’actuel régime de Transition.
Pour Le Courrier, « la population malgache se demande,
qui a envoyé ces observateurs européens pour surveiller, semble-t-il, le déroulement des opérations électorales. Notre journal a posé la question à la présidence de l'Assemblée nationale française et au Conseil de l'Europe, mais la réponse est unique : aucun mandat officiel n'a été donné à ces missionnaires bénévoles. Que sont-ils venus faire dans notre pays alors, si ce n'est pas faire une opération de lobbying en faveur de certains hommes politiques du CST et de la Présidence, rien qu'à voir la composition de la délégation ? ».

Ouverture ce jour de la deuxième session du Parlement de Transition. De quoi pouvoir soupeser l’impact de la déclaration des militaires qui disaient la veille, sans doute prématurément, avoir suspendu les institutions. Le Congrès sollicite le gouvernement sur les dossiers brûlants des communales et de l'amnistie. Son président, Raharinaivo Andrianantoandro, a transmis au gouvernement les « suggestions » de ses membres concernant ces deux dossiers. Le report des communales serait envisagé, pour des « raisons techniques » (entre autres, « le cas de la confection de la liste électorale »). La session du Parlement devait initialement être consacrée en totalité à l’examen de la Loi de Finances 2011.

Tim : le bureau politique suspend Raharinaivo Andrianantoandro et consorts pour « faute grave ». Ils considèrent que le président du Congrès et son groupe dissident a violé la discipline du parti : « Raharinaivo Andrianatoandro n’est pas habilité à représenter valablement le parti, en quelque circonstance que ce soit et dans quelque institution que ce soit ».Yvan Randriasandratriniony réaffirme que le Tim « ne participe pas aux institutions créées unilatéralement par le gouvernement de facto et n’a jamais mandaté personne pour la représenter au sein de ces institutions ».

Retour de Didier Ratsiraka à nouveau différé. « En raison du contexte politique qui prévaut actuellement ». Pourtant, souligne Le Courrier, « des rumeurs ont couru et essaient de faire croire que l' "Amiral rouge" serait impliqué dans l'affaire de déclaration des officiers supérieurs et généraux dans le camp de la Base Aéronavale d'Ivato ».

Un rapport de l’International Crisis Group (ICG) fait part de ses préoccupations et de ses suggestions. « Madagascar s’enfonce dans une crise politique majeure », écrit l’organisation, qui décline ses propositions et suggère que le GIC se réunisse le plus rapidement possible pour que la communauté internationale commence à agir de manière coordonnée[1]. L’Ong coupe la poire en deux et suggère la tenue des élections dont les conditions seront discutées sans négociations préalables : « Il est temps de mettre fin à toute tentative de médiation entre les différentes parties et de se concentrer sur le soutien à l’organisation d’élections crédibles, soumis au respect de conditions strictes », affirme-t-elle. L'ICG sollicite les Nations Unies qui « devraient rapidement envoyer une mission d’évaluation électorale afin de déterminer quand des élections crédibles peuvent être organisées, et le calendrier électoral devrait être revu en fonction de ses conclusions ». Le rapport pointe du doigt l'attitude de tous les acteurs politiques et économiques sans exception, qui, selon le document, d'une manière ou d'une autre, trouvent tous des arguments pour faire traîner la Transition, avant de tirer sa conclusion. « La gestion du pouvoir par les autorités actuelles est contestée ». Interrogé sur le rapport, un responsable de parti au pouvoir le considère comme « théorique » et « difficilement applicable ».

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