Santé de l’enfant
L’UNICEF préoccupée par les risques d’une résurgence de la polio à Madagascar
lundi 24 octobre 2011
SOURCE : www.madagascar-tribune.com/
L’UNICEF a fait part ce jeudi 20 octobre de sa profonde préoccupation après la découverte de trois cas positifs de VDPV (poliovirus dérivé du vaccin) sur huit prélèvements effectués par l’Institut Pasteur de Madagascar sur des enfants sains dans deux districts de la région d’Atsimo Andrefana. « La découverte de ces cas chez des enfants ne présentant aucun symptôme indique la présence d’un virus circulant. Compte tenu de la faible couverture vaccinale dans la région, le risque de propagation du virus est élevé », déclare Paul Ngwakum, chef de la section Survie de l’enfant à l’UNICEF.
Selon les résultats de l’enquête démographique et de santé (EDS 2008-2009), le taux de couverture vaccinale du VPO 3 sur le plan national est de 70%. Ce taux varie d’une région à l’autre, avec des taux très bas dans certaines régions, en particulier dans le Sud. Dans la région d’Atsimo Andrefana, seuls 49,3% des enfants ont reçu la troisième dose du vaccin polio oral (VPO3). Ce taux est de 48,8% dans l’Anosy, de 34,7% dans l’Androy.
L’UNICEF est d’autant plus préoccupée que le risque d’une résurgence de la polio apparait au moment où les impacts de la crise socio-politique se font fortement sentir sur le secteur de la santé. « Avec les difficultés auxquelles les services de santé font face depuis le début de la crise politique pour assurer la vaccination de routine, comme l’insuffisance des ressources pour maintenir la chaine de froid, pour financer l’achat des vaccins ou pour soutenir les actions de sensibilisation à l’hygiène, le virus de la polio risque de se propager très vite », indique Bruno Maes, représentant de l’UNICEF à Madagascar. « Il est primordial que des mesures soient prises pour éviter que la situation ne se détériore », ajoute-t-il.
C’est ainsi qu’à l’occasion de la Semaine de la santé de la mère et de l’enfant (SSME), l’UNICEF a mobilisé des équipes sur le terrain afin de sensibiliser à la vaccination des enfants de 0 à 11 mois, y compris la vaccination contre la polio, et à adopter de meilleures pratiques d’hygiène. Environ 700 000 enfants sont ciblés par cette campagne de sensibilisation.
Les partenaires de l’UNICEF sont à pied d’œuvre pour mobiliser les populations locales. « La polio est un danger qui guette la région, et Toliara est particulièrement vulnérable en raison de la faible couverture vaccinale. J’ai décidé de m’engager personnellement dans cette sensibilisation pour que des enfants puissent être sauvés, et pour que la polio ne revienne plus », déclare Perline Razanakoto, journaliste à la Radio Université de Toliara.
En collaboration avec les autres partenaires de la santé, une équipe de l’UNICEF est également sur le terrain afin d’assurer la surveillance épidémiologique.
Par ailleurs, deux campagnes de vaccination dans les districts concernés et leurs environs sont prévues pour qu’au moins 95% des enfants de 0 à 59 mois reçoivent deux doses de VPO. « L’UNICEF en appelle également à la solidarité et à la mobilisation de tous pour que les lacunes en matière d’approvisionnement des centres de santé en vaccin de routine et en matière de renforcement de la chaine de froid pour le stockage et la distribution des vaccins puissent être comblées », souligne Bruno Maes.
Selon l’OMS, seule une couverture vaccinale supérieure à 90% au niveau national, et supérieure à 80% dans 90% de districts pourrait assurer une immunisation effective chez la population.
Pour être protégé, un enfant doit recevoir quatre doses de VPO : à la naissance, à la sixième semaine, à la dixième semaine et à la quatorzième semaine.
Recueilli par Valis