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 Vers un Titanic électoral

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carmelo
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carmelo


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Vers un Titanic électoral  Empty
MessageSujet: Vers un Titanic électoral    Vers un Titanic électoral  Icon_minitimeMar 21 Mai - 11:11

Vers un Titanic électoral


Source : www.madagascar-tribune.com


mardi 21 mai 2013, par Ndimby A.


De manière concrète, l’Union
européenne a annoncé vendredi dernier une suspension de son financement destiné
aux élections tant que Andry Rajoelina, Lalao Ravalomanana et le Président
Ratsiraka maintenaient leurs candidatures. Décision logique, même si les
nationalistes du dimanche vont s’ empresser d’y voir un affront à la
souveraineté nationale. Les bailleurs de fonds ont le droit (et le devoir, au
nom de leurs contribuables) de refuser de jeter leur argent par la fenêtre,
quand les conditions de l’efficacité ou de la pertinence de leur utilisation ne
sont manifestement pas réunies. Les financements internationaux ne sont pas un
droit, mais un privilège dans le cadre de règles bien définies. L’occasion donc
de rappeler la lettre de l’Assistant au Secrétaire d’Etat américain pour
l’Afrique Johnnie Carson à Andry Rajoelina en janvier 2013, quand le Président
de la transition (PT) avait annoncé solennellement et officiellement qu’il ne
se porterait pas candidat : « J’ai confiance que vous honorerez votre déclaration
et résisterez à quiconque vous poussera à entrer dans la course (…) Le retour
de Madagascar dans la famille démocratique peut ouvrir la porte à une
restauration d’une nouvelle et forte relation. Si vous donnez suite à votre
promesse de ne pas briguer la présidence et à œuvrer pour des élections libres
et transparentes, cela aidera à rétablir notre relation forte ». Quand on n’a
pas envie de suivre les recommandations de la communauté internationale, alors
on se débrouille pour faire sans ses financements. Et si on n’est pas capable
de faire sans, alors on ferme son clapet (et son clapier). Point barre, comme
dirait mon ami Basile Ramahefarisoa.


Je fais mien le constat de mon
très cher oncle Georges Rabehevitra : « En tout cas, qu’il le veuille ou non,
c’est bien Rajoelina qui a plongé ce pays dans un chaos total ». Il est donc
étonnant de constater que certains s’évertuent à dédouaner le PT de sa
responsabilité dans l’imbroglio actuel. Trouver dans les candidatures du
Président Ratsiraka ou de Mme Ravalomanana un prétexte fallacieux d’atteinte au
« ni-ni » ne relève que d’une tentative sournoise de faire prendre des vessies
pour des lanternes. Et les griots qui tentent d’insinuer que sans la
candidature de Lalao Ravalomanana, le PT ne se serait pas présenté, ne font
qu’œuvre de mauvaise foi. Comme si le PT n’avait pas depuis des mois, si ce
n’est années, préparé sa propagande et instillé dans les esprits fragiles
l’évidence de sa candidature. Et comme si la parole du PT était celle d’un
homme digne de confiance. La lettre de Johnnie Carson mentionnée ci-dessus,
écrite quatre mois avant la déclaration de candidature de Lalao Ravalomanana,
montre bien que ceux qui avaient un minimum de sens analytique avaient du mal à
croire à la non-candidature de Rajoelina.


Quelles sont alors les
probabilités pour qu’une élection présidentielle se tienne de façon
transparente, paisible, fiable, et avec des résultats qui s’imposent à tous ?
Dans le contexte actuel, AUCUNE. Et ce n’est une surprise que pour les naïfs et
les illuminés. Il y a en effet des choses qui ne se décrètent pas par de
simples déclarations. Tout comme en matière de démocratie, de bonne gouvernance
ou de performance économique, dans le domaine des élections, il ne suffit pas
de dire pour que cela soit fait. Depuis plus d’un an, on avertissait sur les
dangers d’un électionnisme mora (15 janvier 2012), cette volonté de faire des
élections pour le plaisir et la bonne conscience de faire des élections. Je
ricane donc de voir la pseudo-déception actuelle de ceux qui ont cru ou fait
semblant de croire que Rajoelina et sa clique formaient un partenaire honnête
et loyal, et qui font maintenant les gros yeux : Catherine Aston (Union
européenne), Ramtane Lamamra (Union africaine), la Troika (SADC). Aujourd’hui, même
le Secrétaire général Ban Ki Moon a rompu son silence assourdissant, lui qui
était pourtant si prompt à inviter Rajoelina dans les sommets internationaux et
à le recevoir à New York, contribuant ainsi à faire croire au PT qu’il était
quelqu’un digne d’intérêt, et le confortant dans ses caprices. Avis aux
amateurs : quand on se lie d’amitié avec un crocodile, il faut s’attendre à
être mordu.


« Les lecteurs qui suivent mes
éditos depuis trois ans auront constaté la constance de la ligne que j’estime
être celle vers une sortie de crise : des institutions transitoires qui
rassemblent de façon inclusive toutes les tendances protagonistes ; un Premier
ministre qui soit réellement de consensus (raison pour laquelle j’ai toujours
milité pour les limogeages de MM. Monja Roindefo et Camille Vital) et qui ait
les moyens de gouverner ; des élections libres, fiables et transparentes qui
permettent à Marc Ravalomanana de se présenter et de demander le jugement des
citoyens » (Le pire est-il devant nous ?, 30 janvier 2012). Une élection avec
Monsieur Rajoelina mais sans le Président Ravalomanana ne peut-être qu’un sac à
problèmes, et devant les manigances hâtives pour maintenir ce dernier loin du
scrutin envers et contre tout, le « ni-ni » était donc apparu comme la solution
alternative (A défaut de l’idéal, prendre la moins pire des solutions, 8 août
2012). Dire cela ne signifie par être pro-Ravalomanana, mais revendiquer une
équité de traitement entre les deux sources de la crise de 2009. Rehefa tsy mahazo miditra i Ramose,
dia aleo koa tsy hiditra i DJ. Mais maintenant que le DJ s’obstine, sans
Ramose, alors le DJ devient le problème de ce pays. Quod erat demonstrandum. Et
jusqu’à preuve du contraire, Dada n’est pas Neny, ni physiologiquement, ni dans
l’État-civil, et cela ne peut être une équation que dans la tête des froussards
non désireux d’assumer leurs actes.


Quelle est la situation actuelle
? Dès son premier jugement, la Cour électorale spéciale (CES) a perdu sa
crédibilité en prenant des décisions politiques pour valider certaines
candidatures, bien au-delà du rôle technique qu’elle est censée assurer pour
garantir la fiabilité des élections. À partir de là, dans la mesure où certains
candidats ont donc l’influence suffisante pour forcer (ou motiver ?) les juges à
tordre le cou au Droit, quelle confiance peut-on accorder à la CES pour le
reste du processus ? En outre, on ne compte plus le nombre de candidats qui ont
entamé leur campagne électorale, bien avant la date du 24 juin, censée en
marquer le démarrage officielle. Et il semble que devant cette anarchie, ni la
CENI-T, ni aucune autorité ne puisse s’imposer pour inviter tout le monde à
revenir dans le droit chemin. On s’achemine donc dans une compétition
électorale majeure, mais où les arbitres sont étrangement muets et absents. Et
quand ils sont présents, ils sortent des décisions qui font plus que friser le
ridicule. À ceci s’ajoute la polémique croissante sur la nécessaire démission
des fonctionnaires d’autorité qui se sont portés candidats, et les grandes manœuvres
mesquines pour tenter de court-circuiter les règles établies par les textes
dans ce domaine.


Élections dans un contexte
politiquement non apaisé, techniquement non fiables, financièrement non viables
depuis le retrait européen. Penser que cette alchimie va aboutir à un scrutin
honorable relève d’un vœu pieu, et ce ne sont pas les agitations, sans doute
sincères mais assurément naïves, de Mesdames Attalah et Samoura qui vont faire
surgir la pierre philosophale. Voilà le problème à résoudre. Comme un gros
problème se décompose en une somme de moyens problèmes, ceux qui se donnent
pour vocation de chercher des solutions devront donc se pencher sur quatre
points [1]. Primo, comment apaiser le contexte (et à la lumière de cela, on
peut admettre que le jugement de la Cour électorale spéciale part d’un bon
sentiment, même si les conséquences sont désastreuses). Secundo, comment
redonner de la crédibilité aux entités chargées de gérer et arbitrer
juridiquement les élections et le contexte électoral. Tertio, comment redonner
de la crédibilité à une classe politique qui se ridiculise chaque jour de plus
en plus, à travers cette épidémie de candidatures farfelues, mais dans laquelle
certains benêts voient « une avancée de la démocratie ». Et quarto, comment le
vrai peuple peut-il s’exprimer à travers des entités suffisamment
représentatives pour manifester son point de vue sur la situation actuelle. «
TSZ3R, cela devrait dire aussi : tout sauf subir passivement les humeurs des
Zafy, Ratsiraka, Ravalomanana, Rajoelina et consorts » rappelait mon compère
Patrick A. en juin 2011. Dans cet ordre d’idées, l’initiative du groupe Wake Up
Mada sur Facebook est méritoire : inviter les simples citoyens à s’exprimer à
travers textes et un album de photos (voir ci-dessus). Dans un contexte où
n’importe qui se permet de dire n’importe quoi au nom du peuple, il serait
temps que celui-ci reprenne le micro.


Notes


À l’attention des pleurnichards qui se font
systématiquement le principe de jouer aux intéressants de service en exigeant
qu’un édito aille au-delà des diagnostics : en tant qu’éditorialiste, et donc
simple chroniqueur de la vie politique du pays, je ne considère pas qu’il
m’appartienne de proposer des solutions. Je laisse cela aux forumistes qui
vivent encore dans l’illusion que les solutions évoquées dans un édito ou un
forum peuvent être écoutées et appliquées par nos politicards. Si cela était le
cas, ça se saurait depuis 2009. Rappelons ici ce qui fut sans doute la
meilleure proposition de solution lue sur le forum, à travers cette proposition
du forumiste Parole depuis 2011 : « nomination d’un premier ministre réellement
consensuel et doté de larges pouvoirs ; adoption de mesures équitables en
matière de justice, de libération des médias privés, d’accès aux médias
publics, de respect des libertés publiques etc ; retour au fonctionnement
normal des institutions : dissolution de la FIS… ». Quant à moi, j’ai déjà
donné (entre autres ici, ici et encore ici). «
Par exemple, une convention qui (1) concentrerait le pouvoir exécutif et
le pouvoir de représenter le pays entre les mains du Premier ministre Beriziky,
(2) inclurait un engagement officiel des quatre chefs de mouvance à ne pas se
présenter aux prochaines élections, (3) permettrait au PM de monter un gouvernement
de techniciens qui aura pour charge de préparer des élections propres, et (4)
garantirait l’indépendance de la Justice » (édito du 26 janvier 2012). Je vous
l’avais (donc déjà) bien dit, et une fois suffit ! Alors, que les petits
farfelus et autres apprentis philosophes de forum qui s’improvisent
prescripteurs de ma plume ou professeurs de journalisme, aillent lire ailleurs
si j’y suis. En rang avec leurs petits copains griots à pince qui ne supportent
pas que je rappelle que par le passé, certains éditos avaient prévu ce qui est
en train de se passer. Je ne vais tout de même pas m’excuser ou me cacher de ne
pas avoir eu tort.
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