carmelo Admin
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| Sujet: Morarano Moramanga - La peste fait quatre victimes . Jeu 23 Oct - 9:41 | |
| http://www.lexpressmada.com/ du 23 octobre 2008
par : Noro Haingo Rakotoseheno
Le village de Morarano à 40 km de Moramanga est secoué par la peste. Trois personnes d’une même famille en ont succombé ces derniers jours. Les habitants sont inquiets.
La peste s'est réveillée. Quatre personnes ont succombé une à une des suites de la peste à Ambohidray gare, commune rurale de Morarano, dans le district de Moramanga. C’est le bilan de la déclaration de décès effectuée au Centre de santé de base (CSB) niveau II, de Morarano. Victorien Randriamaherison, âgé de 20 ans, fut la première victime le 6 octobre. Il a attrapé la maladie en gardant les bœufs de ses parents dans le champ d'Ampasimbe, un village qui se trouve à 15 kilomètres de la commune. Des rats des champs, fréquents dans cette région, sont à l'origine de la maladie. Dans l'ignorance de la maladie, la famille l'a enterré dans le caveau familial. L'alerte a été déclenchée en apprenant la mort du père du défunt, deux jours après. «J'ai dû avertir le responsable du CSB de Morarano, puisque deux décès successifs suscitent l'inquiétude», déclare Julienne Harimanana, un agent communautaire d'Ambohidray.
Fosse commune Puis, la série noire a continué. La mère de Victorien a agonisé sur le lit où son mari a rendu l'âme dans la matinée. Le test à la bandelette pour confirmer qu’il s’agit bien de la peste était positif. «A notre arrivée, elle était dans un si mauvais état que la première dose de médicament n'a pas pu la retenir. Elle a présenté les symptômes de la peste pulmonaire avec des toux à crachats sanguinolents», révèle le docteur Mamitiana Raveloarijaona, médecin-chef du CSB de Morarano. Il rajoute que la peste pulmonaire provoque aussi des douleurs thoraciques, de la fièvre, parfois des vomissements ou le coma.
La psychose a gagné la population au moment où un autre jeune homme de 16 ans a trouvé la mort le 15 octobre. Il habitait le quartier d'Ampandrana, près d’Ambohidray gare. «Je n'oublierai jamais ce qui s’est passé. Jamais personne n’est mort de cette manière dans notre village», intervient Hélène Raveloarisoa. Les dépouilles des trois dernières victimes ont été ensevelies dans une fosse commune se trouvant à un kilomètre du village. Deux autres sujets atteints de peste sont encore sous traitement en moment. Rasoanampoizina, la grand-mère de la première victime est l'une d’elles. «Je vais mieux maintenant mais je ressens encore de la douleur dans ma tête», se plaint-elle. Elle reçoit toutes les trois heures des injections depuis lundi où sa maladie a éclaté. Environ quatre cents personnes ont reçu des traitements de base à la sulfadoxine car elles sont en contact avec le foyer de peste, indique le médecin-chef de Morarano. Actuellement, la peste a arrêté de tuer, mais la vigilance reste de mise. «Nous n'arrêtons pas d’inciter les gens à assainir leurs lieux d'habitation. Nous essayons également d'appliquer la sanction de 5000 ariary à ceux qui ne respectent pas la propreté», prévient Séril Randrianarivelo, président du fokontany d'Ambohidray gare. Des prépositionnements de médicaments et d'insecticides accompagnent cette mesure de prévention.
Une maladie cyclique La peste suit un cycle épidémiologique à Madagascar. Selon le docteur Rolland Robinson, directeur des urgences et de la lutte contre les maladies (DULM), nous sommes à l'année de son retour qui a lieu tous les cinq ans. Dans un tel contexte, la sensibilisation de la population à nettoyer son environnement est nécessaire. «Il faut dégager les marécages, piéger et non tuer les rats et les jeter au feu ou dans l'eau, afin de tuer avec eux leurs puces», suggère-t-il. En tout cas, Madagascar abrite plusieurs foyers pesteux. Moramanga, dans la région d'Alaotra Mangoro, en fait partie. |
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