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Source : http://www.nicematin.com/
Publié le jeudi 29 avril 2010 à 22H18
Madagascar: Ravalomanana nie bloquer les négociations en cours à Pretoria.
Le président évincé de Madagascar Marc Ravalomanana s'est défendu jeudi de bloquer le dialogue avec ses exigences, au deuxième jour de négociations à Pretoria qui visent à former un gouvernement d'union chargé d'organiser au plus vite des élections.
Le médiateur Joaquim Chissano a rencontré séparément durant toute la journée les quatre chefs de file des mouvances malgaches, dont M. Ravalomanana et l'homme fort de Madagascar Andry Rajoelina. Ils devaient se réunir en plénière dans la soirée.
Marc Ravalomanana a réitéré sa volonté de parvenir à "des élections libres, transparentes et fiables". "Le peuple ne peut pas admettre un nouvel échec et je ne tiens pas à en être responsable", a-t-il déclaré dans un communiqué transmis à l'AFP en réponse aux accusations formulées par son rival, Andry Rajoelina.
A la suspension des travaux, en milieu de nuit, celui-ci s'était dit sceptique sur les chances de parvenir à un accord, rejetant la responsabilité du "blocage" sur M. Ravalomanana.
Fetison Andrianirina, l'un des adjoints de Marc Ravalomanana, a précisé que les discussions bloquaient sur la question de l'amnistie du président évincé, qui vit en exil en Afrique du Sud et ne veut pas rentrer sans garantie sur son avenir.
M. Ravalomanana a été condamné en juin 2009 à quatre ans de prison par un tribunal malgache pour "conflits d'intérêts" dans l'achat fin 2008 d'un avion présidentiel qui avait cristallisé l'opposition à son régime et contribué à sa chute.
Le calendrier électoral proposé pour la transition est également un point de dissension selon M. Andrianirina, dont le camp souhaite que l'élection présidentielle ait lieu avant les législatives, contrairement au calendrier du préaccord. "La crise a Madagascar est une crise présidentielle. Le Parlement n'a rien à voir avec cette crise", a-t-il justifié.
Andry Rajoelina a simplement répondu jeudi lors d'une conférence de presse que "l'amnistie est une loi qui doit être ratifié par le Parlement".
Outre MM. Ravalomanana et Rajoelina, les négociations incluent les anciens présidents Albert Zafy et Didier Ratsiraka. La France est représentée par son secrétaire d'Etat à la Coopération, Alain Joyandet.
Le but est de sortir Madagascar de la grave crise politique dans laquelle le pays s'enfonce depuis la fin de l'année 2008. Des manifestations violentes avaient conduit à l'éviction en mars 2009 de M. Ravalomanana et à son remplacement par M. Rajoelina, soutenu par l'armée.
Le nouveau régime n'a pas été reconnu par les organisations internationales et plusieurs séances de négociations ont eu lieu sous l'égide de médiateurs internationaux pour tenter de sortir de l'impasse.
Mais les accords de sortie de crise à Maputo et Addis Abeba ont été rendus caducs en décembre 2009 par la décision d'Andry Rajoelina de révoquer le Premier ministre de consensus pour nommer un militaire de son choix.
Depuis, l'impatience de l'armée a grandi et la situation économique s'est effondrée avec la suppression des aides internationales et les sanctions de l'Union africaine (UA) contre le régime, accusé d'entraver le processus de sortie de crise.
Jeudi, Andry Rajoelina a rappelé à la presse qu'il était venu "non plus pour négocier mais finaliser un accord".
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