Andry Rajoelina semble faire un clin d’œil au père Pedro

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Le centre Akamasoa est un des bénéficiaires du « Tsena mora ». Andry Rajoelina semble faire un clin d’œil au père Pedro qui a compris le message.

Andry Rajoelina, président de la Haute autorité de la transition (HAT) poursuit sa campagne de séduction. Il s’affiche avec le père Pedro Opeka, fondateur de l’association « Akamasoa » et lui apporte un appui matériel. Ce dernier lui renvoie l’ascenseur en lui offrant sa caution morale.

Andry Rajoelina a fait d’Andralanitra sa priorité pour le lancement effectif de son projet de centrale d’achat « Tsena mora mitsinjo ny Malagasy », qui fait partie de ses projets sociaux, son cheval de bataille. « Je suis Andry, votre pilier et ami. Et vous, vous êtes mes compagnons », a-t-il déclaré samedi. Puis il n’a pas tari d’éloges sur les actions menées par le fondateur de l’association Akamasoa.

Au cours de son déplacement, le président de la HAT a inauguré la centrale d’achat. Il a annoncé la construction de 60 maisons dans le cadre du projet de logements sociaux annoncé vendredi. Puis, il s’est rendu du côté du dépotoir dont l’aménagement fait toujours partie des souhaits du père Pedro Opeka.

Soutiens réciproques

L’offensive de charme du président de la HAT ne s’arrête pas là. Le lendemain, il envoie le général-médecin Jacques Pascal Rajaonarison pour décerner au père Pedro Opeka la distinction de commandeur de l’Ordre national.

Au cours de ses deux visites, le père Pedro Opeka ne déçoit pas Andry Rajoelina. Il lance des fleurs en public au président de la HAT. « Nous soutenons celui qui nous appuie et qui nous aime », a indiqué le prêtre. Il a ajouté, dimanche, après avoir été décoré. « Nous allons informer le monde que nous collaborons avec le gouvernement », promet-t-il à un régime en mal de reconnaissance internationale.

Les relations entre Andry Rajoelina et le père Pedro Opeka remontent à quelques années. Les deux personnalités se sont côtoyées alors que le premier était maire d’Antananarivo. Il avait misé sur la gestion du dépotoir, un sujet sensible pour le fondateur de l’association Akamasoa, dans ses projets à la tête de la ville des Mille. À l’époque, la mesure prise par la commune urbaine d’Antananarivo sur le dossier avait constitué l’une des bombes à retardement entre elle et le régime de Ravalomanana et qui avait fini par exploser.

En se rendant à Andralanitra, Andry Rajoelina semble, a priori, avoir obtenu ce qu’il voulait, à savoir la caution morale d’une personnalité qui devrait avoir une crédibilité aux yeux de l’opinion aussi bien nationale qu’internationale. L’on se souvient des déplacements à l’extérieur du père Pedro Opeka lors de la crise post-électorale de 2001, contribuant au basculement de l’opinion aussi bien nationale qu’internationale dans le bras de fer opposant les deux candidats Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana.

Le choix de l’affirmation des relations entre les deux personnalités n’est pas non plus un hasard. Le président de la HAT veut afficher celles-ci au moment de l’entame d’une période cruciale pour l’avenir de la transition, à savoir la série d’élections dans les sept mois à venir.

Iloniaina Alain

Dimanche 24 octobre 2010

» Pression diplomatique sur Andry Rajoelina