Andry Rajoelina - « Ouverture et non négociations ! »

Écrit par R. A. Maxime

Samedi, 15 Janvier 2011 00:30 Source : http://www.laverite.mg/

Andry Rajoelina - « Ouverture et non négociations ! »

La cérémonie de vœux au Couple présidentiel, tenue hier au Palais d’Etat d’Iavoloha, a permis au grand public de connaître la vision du Président de la Haute autorité de la Transition quant au cours actuel des affaires nationales.

En effet, ce dernier a abordé hier le volet politique dans le pays, notamment sur le processus de sortie de crise. Là où il a clairement édifié que, en l’état actuel des choses, « la solution se rapporte à une politique d’ouverture mais non point à des négociations ». Par ailleurs, Andry Rajoelina a hier longuement planché sur le volet économique visant à faire développer le pays, même sans soutien des bailleurs de fonds traditionnels. « Sur le plan politique, le Gouvernement d’union nationale sera mis en place. Je suis convaincu que l’interminable marchandage des sièges ne sera plus à l’ordre du jour, dans la mesure où l’heure n’est plus aux négociations mais à l’ouverture ». Sans ambages, le Président de la Haute autorité de la Transition a, en quelque sorte, mis un cran d’arrêt à la surenchère politique que la mouvance Ravalomanana a haranguée durant les fameuses négociations qui ont été menées à l’hôtel « Le Hintsy » à Ambohimanambola. Rappelons succinctement que cette mouvance a fini par faire sortir des oubliettes, durant ces négociations, les grandes lignes des Accords de Maputo et l’Acte additionnel d’Addis - Abeba comme conditions sine qua non devant l’amener à intégrer les actuelles Institutions transitoires. Ceci, dans l’espoir pour elle de, une part, avoir l’autorisation officielle pour Marc Ravalomanana de revenir, les pattes blanches, dans le pays avec, de surcroît, une protection étatique et de sa personne et de ses biens. De l’autre, cette stratégie a été alignée par la même mouvance Ravalomanana dans le but d’avoir le maximum de sièges au sein des mêmes Institutions transitoires. En somme, ayant profité desdites négociations, ce clan du Président de la République déchu veut tout simplement mener une véritable Opa sur le régime de Transition.

« Naufragés politiques »…
Ce qui a donc amené Andry Rajoelina à être clair, ferme et catégorique hier : « Ouverture et non négociation ! ». D’ailleurs, dans le dessein de matérialiser sa vision, celui – ci a indiqué que « le bateau de la Transition est actuellement en train de passer tout près des naufragés politiques et que des bouées de sauvetage vont leur être lancées. Il leur appartient ainsi de les attraper ou non ». En tout cas, le Président Rajoelina a réitéré hier que « toutes les personnes, animées d’une bonne volonté, d’où qu’elles viennent (Ndlr, sur le plan notamment politique), et qui militent pour l’intérêt de la Nation, sont les bienvenues ». N’ayant voulu ainsi s’arrêter en si bon chemin, il a également déclaré que « les politiques devront mener des comportements dignes. Raison pour laquelle un Code de bonne conduite et d’éthique, dans l’exercice de la politique, sera incessamment adopté. De même, un projet de Loi sur les partis politiques et une Charte de l’opposition sont actuellement en phase de bouclage, selon les vœux de la Conférence nationale ». Autant de mesures et de souhaits qui, pour Andry Rajoelina, devraient désormais battre le tempo des pratiques politiques dans le pays. Et une position claire qui pourrait trancher sur la suite à donner à ces négociations entreprises du côté d’Ambohimanambola.

Narration métaphorique…
Quoi qu’il en soit, sur le cours de la vie nationale en général, le Président Rajoelina a entamé son discours d’hier sur l’histoire du « paquebot national ayant quitté le port » qui, lors de la cérémonie du même genre de l’année dernière, a caricaturé la situation dans le pays. Un voyage en mer qu’il a qualifié, « durant 2010, d’être long, houleux et frappé de très fortes turbulences ». « En effet, en pleine mer, des cris ont fusé de partout, tout le monde a braillé. L’étranger, en parallèle, a de même enjoint le bateau à suivre tel ou tel itinéraire. De tout ceci, la boussole a déboussolé. Ici, certains n’ont pas voulu à ce que le bâtiment n’appareille. Là, d’autres n’ont pas voulu qu’il avance. Il y a même eu de mauvais esprits qui ont voulu qu’il fasse machine arrière toute. Mais le bateau a pu suivre son voyage, en dépit des pirates qui ont voulu le faire couler.
Entretemps, le commandant a été assailli de questions par des passagers. Celui – là qui, d’un ton serein, a ainsi rassuré tout le monde que le bateau va arriver à bon port », a – t – il continué pour, cette fois – ci, relaté la suite de cette histoire. Une narration métaphorique qui a résumé la vie de la Nation durant 2010.

Suite du voyage…
Néanmoins, Andry Rajoelina a avoué hier que « gouverner ce bateau n’a guère été une tâche facile. Ceci a requis une volonté inébranlable, un courage exceptionnel, une foi intarissable et surtout de l’amour. De ce fait, la majorité a décidé le 17 novembre dernier quant au sillon à emprunter par la Nation. Et là, les vagues houleuses se sont estompées, la mer est devenue calme, les pluies torrentielles se sont tues, le soleil a brillé et la 4e République est née ». Une autre métaphore qui a résumé le dernier cours de la vie nationale. Ce qui a amené le Chef de l’Etat à « chaleureusement remercier le Peuple qui a su faire valoir son statut de détenteur souverain du pouvoir et du changement et qui, par voie de conséquence, jouit de cette gloire ». Là, il a annoncé la suite du voyage : « 170 000 m2 de surface pour bâtir des écoles publiques devant comporter 4 200 salles de classe et pouvant abriter 200 000 élèves. Tout ceci est déjà prévu dans la Loi de Finances 2011 ». Et lui de continuer : « nous devrions produire encore plus pour nous permettre de ne plus être dépendants de l’étranger, étant entendu que, là – bas, les cours du riz, du sucre, des carburants, du ciment et bien d’autres produits ne cessent de flamber. En somme, nous devrions être totalement indépendants sur le plan de la production ».

« Reflet du développement dans l’Océan indien »
« Nous allons également nouer un partenariat international fort en matière agricole. Nous allons de même mettre la Sirama au goût sucré - avec, en sus, l’élargissement de la surface de culture de canne – pour que la production sucrière soit suffisante. Ainsi, le prix du kilo du sucre pourra être ramené à 1 500 Ariary », a indiqué le Président Rajoelina. En tout cas, il a lancé hier le grand défi : « Madagascar devra être le reflet du développement dans l’Océan indien tant sur le plan économique que productif, en passant par le tourisme ». Pour ce faire, il a indiqué clairement le chemin à suivre : « Madagascar doit impérativement s’ouvrir au monde pour attirer des investisseurs internationaux potentiels. La semaine prochaine, une partie de ces derniers sera déjà dans nos murs. Ainsi, des mesures draconiennes vont être prises pour faciliter et défendre ces investissements étrangers ». Mesures volontaristes qu’il a alignées dès hier même : « une Résidence des résidents pour permettre à ces investisseurs internationaux d’acquérir des villas et autres appartements dans le pays ; une carte de résidents pour leur offrir l’opportunité d’entrer et de sortir librement du pays ». Comme impacts, positifs et immédiats, de ces mesures : « 1 500 000 m2 de surface bâtie qui va générer des investissements de l’ordre de 3 000 milliards d’Ariary et des recettes fiscales pouvant atteindre près de 500 milliards d’Ariary ainsi que près de 250 000 emplois directs. Un projet qui va également tracer la courbe en hausse des flux d’étrangers chez nous et va de même booster notre produit intérieur brut ».

Santé financière de fer
En second lieu, Andry Rajoelina a également annoncé un autre programme grandiose : « un Forum international des investissements touristiques où nous allons inviter les ténors internationaux de ce secteur. Nous allons même les contacter chez eux pour les convaincre d’adhérer à ce programme avec, à la clé, des contrats de partenariat mutuellement avantageux. Et, au bout du compte, un grand changement du tourisme à Madagascar ». En troisième lieu, le Chef de l’Etat a apporté hier deux remèdes aux maux de la Capitale : « un grand marché pour permettre aux acteurs du commerce d’officier, dans les règles, à leur métier et un centre commercial, le plus grand dans l’Océan indien ». Dans la même lancée de défis, il a également indiqué que « 2011 sera l’année de la bonne gouvernance ». « Il est maintenant incontestablement prouvé que, avec les seules recettes fiscales, nous avons mené un cours normal de la vie nationale ; la machine administrative a avancé sans anicroches ; nos dettes ont été régulièrement payées ; il n’y a eu aucun engagement de nouvelles dettes ; il n’y a également pas eu de planches à billet ; la monnaie nationale a été stable et les salaires des fonctionnaires ont été payés dans les normes requises », a – t – il répertorié. Une santé financière plutôt de fer qui l’a amené à révéler la décision qui est d’ailleurs fiévreusement attendue par tous les agents de l’Etat : « une hausse de salaires de 10% ». Et, contre toute attente, un bonus a également été octroyé par le Chef de l’Etat, au grand bonheur des concernés : « une hausse de salaires de 25% pour les petits fonctionnaires ». « Tout ceci nous permettra d’améliorer davantage le niveau de vie de tous les Malgaches et de combattre la pauvreté », a – t – il déclaré.
Dans sa conclusion, le Président Rajoelina a confirmé hier que « 2011 sera l’année des élections pour nous permettre de mettre en place toutes les Institutions de la 4e République. En cette année, le Peuple va trancher sur tout ce qui touche la vie de la Nation. J’espère que nous allons tous, la main dans la main, entreprendre ces grandes tâches ». « Une fois tout ceci réalisé, le bateau sera au port, dans la grande joie de tous », a – t – il terminé.

Recueillis par R. A. Maxime

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