Didier Ratsiraka: Interdit de rentrer à Madagascar !

.Didier Ratsiraka: Interdit de rentrer à Madagascar !.SOURCE : http://www.lagazette-dgi.com
.Samedi, 26 Février 2011 13:19
«According to instructions from the high authorities, operators are asked not to embark Mr Ratsiraka and company ». C’est la teneur du nouveau notam émis par l’ACM (aviation civile de Madagascar) qui recommande donc aux compagnies aériennes mais aussi les avions privés de ne pas embarquer l’Amiral et son entourage pour tout vol à destination de Madagascar.

D’après les documents en notre possession, la décision a été diffusée hier matin à 7h35. Le message aux navigants (traduction du notam qui résume la phrase Notice to Air Men) a été lancé de beau matin pour avertir sans doute Air France au cas où l’ancien chef d’Etat est prévu d’embarquer pour revenir au pays. Un vol de la compagnie nationale française était, en effet, prévue de décoller à Roissy, hier matin à 12 heures (heure de Madagascar), pour atterrir vers 22h à Antananarivo.

A priori, la décision du gouvernement d’interdire le retour de Didier Ratsiraka étonne. Il a toléré Pierrot Rajaonarivelo et Tantely Andrianarivo qui sont tous les deux sous le coup d’une condamnation prononcée par le régime Ravalomanana. Qui plus est, Camille Vital avait annoncé récemment la possibilité de retour au pays de Didier Ratsiraka mais pas de celui de Marc Ravalomanana.

Ce notam risque ainsi de discréditer davantage le régime de Transition au sein même de ses partisans dans la mesure où l’Amiral ne représentait virtuellement aucun danger. Déjà la semaine dernière, d’aucuns n’ont pas compris la prise du notam interdisant tous les avions, commerciaux et privés, à destination de Madagascar d’embarquer Marc Ravalomanana alors que ce dernier fait l’objet d’un mandat d’arrêt. M. Ravalomanana qui est un bluffeur-né, a finalement joué sur l’amateurisme de certains responsables de la transition pour obtenir ce qu’il voulait : se faire considérer comme une victime empêchée de retourner dans son propre pays.

Didier Ratsiraka n’est pas de la même trempe que son ancien adversaire devenu compagnon de lutte qu’est Marc Ravalomanana, en matière d’éthique et de comportement. En dépit des critiques de ses détracteurs pour son « esprit machiavélique », M. Ratsiraka n’aime pas se faire traiter de menteur. Il n’empêche. Le pouvoir de transition ne croit pas en lui, en sa décision de laisser la feuille de route se réaliser.

Leonardo Simao lui-même vient d’annoncer que Didier Ratsiraka et Albert Zafy refusent de signer la feuille de route. La décision de lui interdire de revenir au pays entrerait donc finalement dans le cadre de la signature de la feuille de toute qui a de fortes chances de se faire la semaine prochaine. On craint notamment des perturbations qui pourraient déranger la réalisation d’une nouvelle étape dans le développement du pays.

Une communication dans ce sens devrait être engagée par le pouvoir de transition sous risque pour lui d’être accusé de dérive dictatoriale. Il aurait par exemple suffi de négocier directement avec Didier Ratsiraka sur sa position réelle avant de l’empêcher temporairement de revenir à Madagascar. Qui plus est, M. Ratsiraka n’affiche pas les mêmes positions que celles de Marc Ravalomanana. Il a même des comptes à régler avec celui qui l’a forcé à partir en exil en 2002. Et si ce notam visait finalement à discréditer Andry Rajoelina ?

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