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Sortie de crise
Réunion militaire fleuve à Anosy
La discrétion des autorités militaires sur leurs « inquiétudes » évoquées lors d'une longue réunion avec leurs homologues de la SADC suscite plus de questions que de réponses.
Les autorités militaires avouent leurs « inquiétudes ». Elles l'ont fait savoir au cours d'une réunion-marathon avec des responsables du sous-comité de défense, de la police et de la sécurité de la Troïka, l'organe de coopération de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC).
Dix heures. Il a fallu autant de temps pour les autorités militaires et la délégation militaire du bloc économique régional pour s'entendre sur un communiqué dont le contenu est rédigé pour rester dans le vague sur la réunion de consultation, hier à Anosy.
Des responsables au sein de la Grande muette et de la police, dirigés par le général Lucien Rakotoarimasy, ministre des Forces armées, ont rencontré ceux du sous-comité de défense, de la police et de la sécurité de la Troïka. Les chefs de délégation ont commencé le rendez-vous par une réunion restreinte d'une heure avant d'engager des discussions ouvertes aux officiers généraux et officiers supérieurs présents sur les lieux, entrecoupé par quatre périodes de pauses sans déjeuner.
Inquiétudes
Au final, le général Lucien Rakotoarimasy et le général sud-africain, Nyembe Mduduzi, chef de délégation, ont lu le communiqué final relatant l'état d'esprit de la réunion. Les deux délégations « se sont mises d'accord pour continuer à travailler ensemble sur les questions et les inquiétudes soulevées par les parties prenantes malgaches qui pourraient avoir un impact sur la sécurité et la stabilité du pays ».
Le même communiqué apporte la réponse du sous-comité de la défense et de la sécurité de la Troïka. Ce dernier « a pris en compte les inquiétudes soulevées par les forces de sécurité [malgaches] ». Il a également « clarifié son rôle et ses fonctions afin de mettre fin aux perceptions erronées sur les objectifs de sa mission et sur la mise en œuvre de la Feuille de route ».
Selon certaines indiscrétions, une bonne première partie de la réunion générale tourne autour de l'explication du rôle et des fonctions du sous-comité. Le général Lucien Rakotoarimasy avoue même qu'une question a été posée concernant la raison du nombre des éléments composant la délégation du sous-comité de la défense et de la sécurité de la Troïka.
Par ailleurs, les participants à la réunion restent muets pour évoquer les « inquiétudes soulevées », malgré une ambiance détendue à la fin de la réunion. « Il s'agit d'une réunion technique (...) L'objectif fixé est d'arriver à des élections crédibles et transparentes. Pour y arriver, il nous faut un climat de paix et de sécurité. Il nous appartient d'assurer ce volet », soutient le ministre de Forces armées.
Les grands responsables des Forces armées et de la police se montrent pourtant peu loquaces concernant le cas du retour de l'ancien président Marc Ravalomanana. « On n'a pas abordé ce sujet. Il paraît que les membres de la délégation [militaire de la Troïka] sont gênés [sur la question] », laisse entendre le général Randrianazary, secrétaire d'État à la gendarmerie.
À leur tour, les autorités militaires et celles de la police se veulent quand même rassurantes pour ce qui de la mise en œuvre de la Feuille de route. « C'est la politique qui prime, la technique suit », avance le ministre des Forces armées, réfutant l'obligation systématique de consultation de la Grande muette avant toute décision sur la mise en œuvre de la Feuille de route,
La journée des grands responsables des Forces armées et de la police n'est pas encore terminée à l'issue de la réunion d'Anosy. Certains d'entre eux ont tout de suite rallié le palais d'Ambohitsorohitra. En tout cas, la réunion d'Anosy révèle l'état d'esprit et la sensibilité des autorités militaires et celles de la police faisant part de leurs « inquiétudes ».
Iloniaina Alain
Jeudi 13 octobre 2011
Ven 15 Mai - 11:13 par carmelo
