SOURCE : http://www.lexpressmada.com/
Transport aérien
Nouvelle menace pour Madagascar
L'Union européenne va lister les compagnies interdites dans son espace aérien. Le contexte actuel peut handicaper la compagnie nationale.
Une zone de turbulence à l'horizon. L’Union européenne révise, à l'heure actuelle, les noms des compagnies aériennes interdites d'exploitation dans son espace aérien. C'est la fameuse « black list » active depuis 2005, et remise à jour tous les six mois en moyenne. La dernière révision remonte au mois d'avril, et la prochaine est attendue pour cette dernière semaine du mois de novembre. Dans le contexte actuel, de fortes craintes sont exprimées par certains milieux quant au risque pour la compagnie nationale d'y figurer. La gestion du secteur aérien malgache enregistre des décalages importants par rapport à la nouvelle vision internationale en matière de sûreté et de sécurité aérienne.
« La performance d'une compagnie en matière de maintenance et de réparation ne se base plus uniquement sur le nombre d'accidents ou les certifications. Désormais, le pilote n'est plus le seul responsable en cas d'accident. Toutes les parties techniques et commerciales, ainsi que l'administration doivent être concernées. Actuellement, l’aviation civile de Madagascar ne dispose pas de texte adéquat pour faire appliquer cette approche », révèle un haut technicien proche du milieu de l'aviation.
La sanction dont Air Madagascar a écopé au mois d'avril, cette année, constituait déjà une première alerte. Ses deux Boeing 767 ont été interdits de vol en Europe. Mais des sources affirment que le même avion, exploité par une autre compagnie, peut à nouveau s'y rendre à l'heure actuelle. Ce qui signifie que l'état technique des appareils n'était pas uniquement à l'origine de leur interdiction lorsqu'ils étaient affrétés par Air Madagascar.
Crédibilité
L'autre menace concerne l'aéroport international d'Ivato. Selon notre information, cette infrastructure fera l'objet d'un audit de sûreté par l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) au mois de février 2012. Avec les trafics en tout genre découverts à Ivato qui mettent à évidence l'existence d'un véritable réseau, la situation se présente très mal pour Madagascar et pourrait conduire à la fermeture de cet aéroport aux vols internationaux.
À cela s'ajoute le dossier SRDI, la compagnie adjudicataire du contrat de concession sur la gestion de la sûreté à Ivato. Le contrat a été suspendu par l'État malgache, et le directeur général de l'ACM de l'époque a été limogé. L'affaire reste litigieuse jusqu'à aujourd'hui sur fond de trafic d'influence et de corruption. Ce dossier a sérieusement terni l'image et la crédibilité de l'aviation à Madagascar.
Mahefa Rakotomalala
Lundi 21 novembre 2011[quote]