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Retour de Tojo Ravalomanana et Guy Rivo Randrianarisoa
Échauffourées à l’aéroport d’IvatoDes membres de l'AV7 ont saisi l'arrivée de Guy Rivo Randrianarisoa et Tojo Ravalomanana à Ivato pour se manifester. Minoritaires, ils ont été dispersés par les pro-Ravalomanana.
Coup de théâtre, hier, à Ivato. L'arrivée de Guy Rivo Randrianarisoa, porte-parole de Marc Ravalomanana, et de Tojo Ravalomanana, fils de l'ancien président de la République, en provenance d'Afrique du Sud a viré à l'accrochage entre des membres de l'Association des victimes du 7 février 2009 (AV7) et des « légalistes », dans le parking de l'aéroport international. Les deux personnes qui venaient de débarquer ont été immédiatement évacuées à bord d'un 4x4 et d'une voiture légère pour quitter l'endroit.
Apparemment accompagnés de près par un homme qui semble être un étranger, Guy Rivo Randrianarisoa et Tojo Ravalomanana ont été avertis de l'incident. C'était au moment où leurs partisans étaient aux anges en les accueillant qu'ils ont été encadrés par environ six gardes de corps qui les ont dirigés tout de suite vers les voitures.
De leur côté, des adhérents de l'AV7 conduits par Etienne Andriamahefarisoa, ont choisi l'instant où Guy Rivo Randrianarisoa et Tojo Ravalomanana se sont approchés d'eux pour se manifester. Ils ont hué, à haute voix, ces derniers en exigeant la transparence sur la tuerie d'Ambohitsorohitra, le 7 février 2009. « Il y a eu des pertes de vie humaine dans cette nation. Montrez nous les corps de nos compagnons », a lancé Etienne Andriamahefarisoa au mégaphone.
Signature d'engagement
Toutefois, la manifestation n'a pas duré longtemps. Les pro-Ravalomanana ont réagi en arrachant des mains des membres de l'AV7 les banderoles en papier portant des inscriptions accusatrices pour les déchirer.
Avant que la scène ne se soit produite, des éléments de la Direction de sécurité du territoire (DST) ont été aperçus à Ivato. Ils ont franchi l'accès à la zone réservée aux passagers, puis ils ont disparu derrière le mur vitré. Des sources proches de la mouvance Ravalomanana ont confié qu'ils avaient fait signer à Guy Rivo Randrianarisoa et à Tojo Ravalomanana un engagement de ne pas se livrer à des actes de provocation ou de perturbation. Le commissaire Charly Nakany, directeur de la DST, n'a pas pu être joint au téléphone pour confirmer ou infirmer cette affirmation.
Une source autorisée a aussi avancé que Guy Rivo Randrianarisoa est rentré au pays, d'abord, en tant que simple citoyen souhaitant retrouver les membres de sa famille à la suite d'une longue séparation. « Mais il est aussi envoyé pour observer la mise en place d'une transition inclusive », a-t-elle ajouté.
Dans le milieu politique, des responsables tant du pouvoir que de l'opposition ont affiché la prudence sur la situation. Retenus en réunion, aussi bien Mamy Rakotoarivelo, chef de délégation de la mouvance Ravalomanana aux négociations de sortie de crise, que Jules Randriamaholison, ancien député Tiako i Madagasikara présent à Ivato hier, se sont abstenus de faire des commentaires. « Je préfère m'informer avant de m'exprimer », a aussi répondu Lanto Rakotomavo, secrétaire nationale du parti présidentiel Tanora malaGasy Vonona.
Deux figures notoires
Guy Rivo Randrianarisoa était conseiller politique de l'ambassadeur de Madagascar à Paris, Jean Pierre Razafy Andriamihaingo, avant de devenir secrétaire général de la commune urbaine d'Antananarivo du temps du président de la Délégation spéciale Hery Rafalimanana. Après un passage au ministère en tant que directeur général de la Décentralisation, il avait été nommé PDS de la capitale par Marc Ravalomanana le 3 février 2009. Il avait exercé la fonction concurremment à Michèle Ratsivalaka, désignée par le président de la Haute autorité de la transition, Andry Rajoelina, pour lui succéder.
Depuis le 2 novembre 2009, Guy Rivo Randrianarisoa est porte-parole de l'ancien président de la République en exil politique en Afrique du Sud.
Sortant de l'Université de Brighton au Royaume-Uni, Tojo Ravalomanana, quant à lui, a figuré dans les instances dirigeantes du Groupe Tiko.
Fano Rakotondrazaka
Lundi 28 novembre 2011