Madagascar martyrisée par Giovanna
02/17/12
Dix-neuf morts, plus de 24 000 sinistrés, c’est le bilan humain encore très provisoire du passage de Giovanna sur la Grande Île. Les dégâts matériels sont considérables. Le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes ne disposait, jeudi, de données que pour 66 communes sur les 657 susceptibles d’avoir été touchées par le cyclone.
Le bilan définitif du passage de Giovanna sur Madagascar reste encore à établir, mais ce cyclone s’inscrit dans la liste des phénomènes les plus dévastateurs qu’ait eu à affronter la Grande Île.
Selon Dominic Stolarow, le coordonnateur d’urgence de l’UNICEF dans l’île, le nombre de victimes du cyclone devrait encore augmenter dans les jours à venir. De nombreuses localités demeurent inaccessibles à cause des inondations et des destructions causées par des rafales de vent qui ont atteint jusqu’à 180 kilomètres par heure.
Beaucoup d’hôpitaux, de centres de santé et d’écoles ont été entièrement détruits ou sévèrement endommagés par le cyclone, ainsi que d’innombrables maisons. Dans une seule ville, quelques 3 000 maisons auraient été détruites. Le ravitaillement en électricité et en eau a été interrompu dans plusieurs régions, même si ces services ont désormais été rétablis dans la capitale Antananarivo, qui a été la ville la plus fortement touchée par le cyclone Giovanna.
Giovanna menace le sud de Madagascar
Jeudi soir à 22 h00, Giovanna était une tempête tropicale modérée. Les modèles numériques sont partagés sur sa trajectoire future. Deux scénarios sont possibles : recourbement de la trajectoire vers le nord-ouest en direction du Mozambique ou recourbement vers le sud-est puis l’est.
Le Centre des cyclones tropicaux de la Réunion est davantage en faveur de cette trajectoire sud-est puis est. Dans cette hypothèse, Giovanna pourrait menacer directement le sud de Madagascar d’ici à 48 heures. Les populations sont donc invitées à suivre de très près l’évolution de la situation d’autant que Giovanna pourrait redevenir cyclone tropical en approchant les côtes malgaches.
Alors que Giovanna menace le sud de la Grande Île, l’aide internationale officiellement demandée par Andry Rajoelina, président de la Haute autorité de transition, s’organise. Les États-Unis et l’UNICEF ont déjà déployé des moyens sur place.
L’aide internationale arrive
L’ambassade américaine à Antananarivo annonce la fourniture de secours d’urgence à hauteur de 50 000 dollars. Cette somme devrait être débloquée immédiatement, tandis que d’autres types d’assistance pourraient être fournis en cas de besoin. Un responsable américain du secours en cas de catastrophe a déjà effectué un survol des zones sinistrées mercredi pour évaluer les dégâts. Les distributions des matériels de secours se feront à travers l’USAID et ses partenaires, rapporte L’Express de Madagascar.
Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a débuté jeudi la distribution de médicaments et de moustiquaires dans les régions de Madagascar les plus durement touchées par Giovanna. M. Stolarow, coordonnateur d’urgence de l’UNICEF sur place, a déclaré que les plus importantes priorités étaient de fournir de l’eau potable et de rétablir les systèmes d’assainissement et les services de santé, de construire des salles de classe temporaires et d’assurer que les personnes affectées aient suffisamment de nourriture.
Par ailleurs, une mission sous l’égide de la Piroi (Plate-forme d''Intervention Régionale pour l'Océan Indien) devait s’envoler ce vendredi matin de La Réunion pour Tamatave avec 50 tonnes de matériel humanitaire.
(Sources : Le Journal de l’île de la Réunion & L’Express de Madagascar)