Article paru dans " l' express de madagascar du 2 jan. 2008
Cinq couples avec trois enfants en moyenne partagent le même toit. Le toit d'une tente qui est loin de remplacer celui de leurs maisons, abandonnées aux abords d’Andriantany.
Crainte, insécurité et angoisse. Les sinistrés issus du quartier de Manarintsoa Est et Centre ont du mal à dormir. La tente, bien que spacieuse, exclut le confort. Chaque couple forme un cocon dans son coin et cherche tous les moyens d’atténuer les infiltrations venant des faîtières.
« Je suis satisfait des aides de l’Etat que je remercie infiniment, mais le grand problème que nous rencontrons ici, c’est la tente », explique Armand Rakotondrazafy. « Moi et mes enfants dormons avec un parapluie ouvert tandis que ma mère se couvre d'un sachet. Mais en vain. Il nous arrive de dormir accroupis toute la nuit puisque nos couvertures sont toutes mouillées », témoigne Julienne Razanadrafara, qui occupe la tente n°17.
Sous la bâche
Pire encore, ils craignent toutes les conséquences de l’humidité. « Pour éviter le contact direct avec la bâche, nous étalons nos propres couvertures pour dormir dessus. Mais au fur et à mesure que la nuit avance, nous ressentons le froid qui monte », raconte Vaosolo Arilalao, l’une des occupants de la tente n° 18. A ce propos, plus d’un déclare à avoir mal à l’estomac, au ventre, ressentir de la migraine et le vertige. « Mon estomac est lourd. Je n’arrive plus à supporter le froid qui règne sous la bâche, la nuit », se plaint Julienne Razanadrafara.
Hygiène oblige ! Ils sont tous contraints de vivre ensemble tout en respectant la propreté. A raison d’un seau par tente, les femmes vont à tour de rôle chercher de l’eau pour cuire le riz ou se laver. « Il nous faut du temps si l’on veut laver son linge », fait remarquer Raminosoa Angeline.
Presque tous ces sinistrés de Manarintsoa ont perdu leurs biens. Pour la plupart d'entre eux, couvertures et ustensiles de cuisine ont été emportés par l’eau. Certains ont dû emprunter des marmites et de la vaisselle à leurs proches, d’autres des vêtements chauds et des couvertures. Malgré tout, la vie continue, même sous les tentes.
Noro Haingo Rakotoseheno
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