Ravalomanana se déclare inquiet pour la population

.

Source : http://www.madagascar-tribune.com/

M. Ravalomanana se déclare inquiet pour la population
vendredi 19 février 2010

Marc Ravalomanana, ancien président de la République de Madagascar, a déposé ce 18 février 2010 une lettre au président de la Commission Paix et sécurité de la Union africaine, Ramtane Lamamra, qui présidera la réunion sur Madagascar de cette Commission ce 19 février.

L’ancien président de Madagascar y attire l’attention sur la situation à Madagascar et se déclare préoccupé par l’effet des sanctions prises contre le potentiel économique du pays à la suite du coup d’Etat. Il affirme que « s’il est un grand réconfort pour moi que la communauté internationale cherche activement une solution à la crise politique à Madagascar en appuyant la tenue d’élections libres et équitables et le rétablissement d’un gouvernement démocratique qui fonctionne, je suis profondément préoccupé des conséquences des sanctions économiques ciblées puissent causer des souffrances supplémentaires à mes compatriotes et provoquer une crise humanitaire ».

Marc Ravalomanana demande ainsi au conseil de sécurité de l’UA de concentrer l’attention sur la détérioration de la situation dans mon pays.

Dans cette lettre il brosse cette situation de la manière suivante : « Madagascar est déjà l’un des pays les plus pauvres dans le monde. Les chiffres de la Banque mondiale publiés le 1er Février 2010 ont montré que la croissance économique l’an dernier à Madagascar s’est effondré à seulement 0,6 pour cent (contre 7 pour cent en 2008), en grande partie en raison des actions du régime illégal ». Tous les secteurs de l’économie et la société sont touchés, explique-t-il en donnant un exemple dans l’éducation : le représentant de l’UNICEF pour Madagascar, Bruno Maes, s’est déclaré préoccupé par une diminution énorme dans le budget de l’éducation de 20-30 pour cent, à la suite de laquelle « les fonds et les matériaux ne parviennent pas à l’école ». Madagascar ne peut pas se permettre de compromettre son avenir dans cette voie, poursuit-il.

« Je suis reconnaissant pour la médiation parrainé par l’Union africaine et pour sa détermination à garantir des élections libres et équitables dans mon pays, mais que le temps passe, la vie devient plus insupportable pour le peuple malgache. Je sais que l’Union africaine va examiner les mesures destinées à faciliter le rétablissement de la démocratie. Je m’en réjouis. Mais puis-je vous faire comprendre à ce que toute mesure doit être conçue pour faire pression sur le régime illégal à Antananarivo et de ne pas aggraver le sort de la population en général ».

En tout cas, Marc Ravalomanana ne put s’empêcher d’évoquer la suspension de Madagascar du programme américain de l’AGOA et ses conséquences. « Ceci est déjà à l’origine des difficultés importantes pour ceux qui sont impliqués dans l’industrie textile, l’un des principaux secteurs d’exportation de Madagascar ». Marc Ravalomanana s’inquiète aussi car maintenant l’Union européenne et les pays ACP seraient en train d’étudier la suspension de Madagascar de la liste des pays qui bénéficient des concessions commerciales et subventions dans le cadre de l’accord de Cotonou.

En bref, l’ancien président Ravalomanana demande à ce que les sanctions qui seront prises à l’encontre du pouvoir Andry Rajoelina ne nuisent pas « aux gens ordinaires », à la population malgache qui souffre déjà suffisamment.

Recueilli par Valis